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orlando de rudder
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19 juin 2010

L'anniversaire du temps qui passe.

Allumons les bougies. C'est son anniversaire. Le temps est permanent dans ses changements même. Il n'existe pas d'encre pour écrire sur le ciel. Seulement des avions. Le temps n'a pas d'histoire. Aucune tombe ne l'attend. Et nul n'en saurait rien s'il s'arrêtait un jour. Peut-être à l'heure d'un repas. Je n'ai jamais aimé les repas de famille. Ô, combien de bougies sur le gâteau du temps?

Quelques indignations rongent toute la famille. Et dans ses pauvres têtes ça chambarde cocasse. On est là pour s'aimer mais on ne s'aime pas! Famille qui nous est elle-ci comme les autres. Avec ses rancoeurs tues et le vin dans les verres.

Famille du temps, où sont tes oncles? Le repas ne sert pas à rectifier l'engendrement sinistre des heures, l'une par l'autre. A la fin du repas, chacun pose sa montre: on organise alors une course de trotteuses. Le gagnante n'est pas juste.

Comme toutes les familles, celle du temps qui passe ressemble à un marais: ça fermente en-dessous, sous la surface chauve qui joue à l'eau qui dort... Parfois ça coagule et, moi, ça me fait rire. Vienne le vent du Nord pour souffler les bougies. Auguste perfection d'un repas supérieur!

Le temps s'installe parfois, soit chez l'un, soit chez l'autre. Chez une saison cousine ou un jeudi germain. On accueille ce vieillard avec sollicitude. Une seconde suffit pour son séjour, pas plus. Mais il lui arrive de s'attarder beaucoup. Et l'hôte embarrassé ressent une peur dense: Et s'il mourrait chez moi, à l'heure de la prière ou à l'heure du repas?

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