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orlando de rudder
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30 mai 2010

Un fusil anglais

Le fossé s'embourbe. . Moi, c'est la gangue. Et la coulée de chair .Je meurs. J'aime l'odeur de la pluie sur les feux d'herbes sèche. Ca grésille. Il n'y a plus de fumées au-dessus de la plaine. Des corbeaux oubliés boivent leur déception. Au village, il y a un homme riche qui collectionne les beaux fusils de chasse. Certains sont d'une beauté qu'on n'imagine pas.

A cause des jours. les berges exposent des mottes de terre herbues. Il n'y a plus d'histoire. Hier encore, on en vendait parfois. Chaudes comme des frites, parfois plus grasse. J'aime l’empreinte des pas. Puis je vois. La pluie efface. Et des orteils nus dans la terre meuble. Le souvenir du feu fait pleurer les corbeaux. Le cadavre d’un chien surmonte un tas d'ordures. Les nuages crayeux se caillent comme du lait. Les corbeaux...Où sont-ils? On ne les voit plus guère.

La rive s'avance vers l'eau sale. S'y confond. Pourquoi faire? Ce qui creuse ravine à l'aise. Les rides dépendent du regard. Avec elles, on marque ce qui a cru. Instants de vase, moment boueux. Le chien avait mordu un préposé des postes. Les corbeaux mangeront les entrailles du chien.

Coeur à basse saison. L'ombre, cendre du ciel. Et les couleurs elles-même se prennent à rire de bonheur: la pluie a avivé leurs stridences sans pitié. On rallumera les feux. Les corbeaux viendront se soûler de fumée. Moi, j'aime la liberté. Mais elle ne m'aime pas. C'est un fusil anglais qui avait tué le chien.

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