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orlando de rudder
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16 janvier 2010

Templeuve.

Il y a l'amour-pépite comme de l'or natif, pas encore raffiné en coulées jaunes dense. Un cheveu s'est brisé tel un vase opiniâtre. Fêlé comme mon crâne. Un vase qui tient debout sans brisure apparente. Un vase de poète si l'on cherche par-là. J'ai connu une femme qui n'en disait pas rien.

Qui aime peut croquer la pépite intégrale sans se casser les dents. Qui aime quoi? Faut voir... entre les yeux, la vue. Sueur dans les poils des cils: ça peut brûler les yeux.Un cheveu s'est brisé comme un pont sur le le fleuve quand s'amuse l'ouragan. Elle vivait à Templeuve. Mais elle parlait trop peu.

Fondre l'or ça devient comme du fromage coulant, c'est de l'amour onctueux pour un hot-dog français, pour devenir fondu, pour gratiner la vie, pour dauphiner la pomme. Elle cuisinait aussi et savait manger bien.

Après fonte, l'or se fige et ça devient bijou. On peut en faire des larmes qu'on se colle sous les yeux. Qu'on se coule sur les joues. Les voici encore tièdes pour la réalité. En novembre à Templeuve on regardait le ciel. Mais ce temps-là n'est plus.

Un cheveu s'est brisé comme une lance rompue. Il n'y a pas de guerre. Pour partir en pleurant. Pour partir pour de vrai. Pour périr sans devenir. Avec au tout début, un mouchoir agité sur le quai de la gare.

Non, pas de guerre au présent pour s'arracher d'ici. Pour connaître la trouille abjecte. Pour finir enfin dans le moment fou de l'agonie féroce. Pour souffrir de blessures. Pour que puent atrocement notre chair pourrissante loin de toute femme. Même au cheveu rompu. Aux larmes d'or fondu comme un croque-monsieur. Jaune laiton d'obus. Je suis allé quand même jusqu'à la gare. Pourquoi?

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