Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
26 octobre 2009

Un petit extrait de ma Rhétorique de la scène de ménage

En étudiant la scène de ménage, j'ai vite découvert qu'ele est une aliénation particuoière des femmes et participe d eleur oppression, du rôle auquell elles sont assignées, soir "irresponsables" et incapables de se contrôler. Cette violence des femmes est à la mesure de leur statu infériosirsé et tout se passe come si ele devait la confirmer.en plus, cela peut aussi ête mis en relation à une "mauvaise humaur" quasi-obligatoire dan sles représentations, durant les régles. voici une sorte de définition de la scène de ménage et de son aspect identitaire et clanique;Le rôle social imposé aux femmes est écrasant.elles y participent évidemment, sous peine d'être "anormales".Mais ces scènes ne son qu'un aspect de la violence non pas conjugale, mais familiale:

Que se passe-t-il pour que cette femme devienne tout à coup radicalement autre?… Radicalement: le mot vient du latin radix, qui nous a donné radis, radicelle. Il s’agit de racines. La scène de ménage est enracinée chez certaines femmes. Elle procède de l’origine. Voire même de l’origine même de ce qu’on appelle complaisamment le «  fait féminin », c’est-à-dire du rôle des femmes dans nos sociétés.

Car la scène de ménage n’est décidément pas une simple dispute. Après tout:

La dispute est d’un grand secours

Sans elle on dormirait toujours 1.

Pas plus qu’elle ne peut s’assimiler à une colère, ni à une querelle. C’est véritablement une scène, la représentation d’un acte d’agressivité autant que cet acte même.On pourrait parler d’effet « performatif », puisqu’elle désigne ce qu’elle est. Elle ne s’oppose pas à une conduite, sinon comme prétexte. Elle ne reproche pas une faute, un manquement, une erreur. Son objet est l’autre, en tant qu’autre. Elle n’attaque pas un fait, mais une personne. Elle veut saper, détruire un être.

De ce fait, elle s’apparente à tous les ostracismes. Elle « fonctionne » comme le racisme, articule son discours d’une façon similaire et ne juge le tort subi qu’ ad hominem. Et non seulement de sa faute, réelle ou supposée, ni de la personnalité véritable de l’interlocuteur. Dans une scène de ménage, on s’adresse à celui d’un autre clan, d’une autre origine. Au mâle, à celui qui a le pouvoir, ne serait-ce, et surtout, que symbolique. Il s’agit de lui dénier toute légitimité, tout droit à l’existence. De le déclarer essentiellement mauvais. La faute ou l’erreur devient alors la confirmation de son indignité. C’est parce qu’il est profondément un être inférieur (un pauvre type, un salaud, un minable, un médiocre, une ordure, un pédé, une larve) qu’il ne prend pas sa part des tâches ménagères ou laisse traîner ses chaussettes sales. Or, un homme négligent, mauvais amant ou mauvais père, qui ne fait pas la vaisselle, demeure un être humain. Ce que la scène veut nier, dans son discours de l’absolue différence.

Des femmes, parmi les plus posées ou les plus calmes à l’ordinaire se muent d’un seul coup en furies. Elles deviennent autres, autrement. Certains disent carrément: « on ne la reconnaît plus ». Sans doute avance t-elle en « désignant son masque ». Sa personne, son autre présence irrémédiable.

Quelques-uns, qui ont vécu successivement plusieurs relations, plusieurs mariages ou concubinages, le savent: il existe, d’une femme à l’autre des scènes quasiment identiques. Avec les mêmes mots, les mêmes arguments :

Elles sont souvent fortement ritualisées, se répétant régulièrement avec des variantes infimes. Il n’est pas rare que les acteurs finissent par connaître leurs répliques par cœur et par jouer la scène sans trop d’émotion2.

La scène est drame, et la réitération de ce théâtre délétère propose ses sempiternelles didascalies que l’actrice interprète à sa façon, mais suivant le même code: gestes et attitudes plus ou moins convulsives, poings sur les hanches, mains tranchant l’air, yeux levés au ciel, étreinte du crâne entre deux paumes, marche saccadée, bouche pincée, bras croisés, attitude de défi…

Alors, on en vient à se demander qui est l’auteur de la pièce dont le texte nous est ainsi déclamé quasi ne varietur… et d’ailleurs, qui est cette femme là, celle qui, maintenant, devant moi joue ce rôle ancestral : elle convainc, la « bonne femme » autant qu’une grande comédienne, une diva dont elle devient l’égale, mégère indomptable, exubérante, Virago compulsive, femme enfin furibarde parce que l’homme n’a pas fait ce qu’il fallait… Non: parce qu’il n’est pas ce qu’il faut…

1 Jean de La Fontaine, Fables, IX, 14, « Le chat et le Renard ».

2 J-C Kaufmann, Sociologie du couple, 1993.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité