Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
11 octobre 2009

Griete et ma mélancolie.

Mélancolie câline implacable architecte… Tu es le vide consistant, tu es le fruit d’azur à l’œil de pierre si vide qu’on y voit tout. Saleté de regard, oeil insidieux qu’on crève à grands coups de tatanes sur un pavé mouillé ! Y’a du Nord en pagaille et les flaques deviennent choroïdes insurgées qui giclent en sifflotant comme une théière d’acier ! !

A l’auberge sans façon j’ai vu Griete servir quatorze bières à la fois. Elle porte un bonnet blanc, avec de la dentelle, à la mode batave.

Mélancolie, tu pues ! Va te laver la glotte, tes paroles nous empestent comme un vieux tabac rance ! Pas le temps de mourir : le Jacquemart est triste. Si nous-mêmes qu’on s’en va, il chialera, c’est sûr ! Alors, c’est nous qu’on reste, tant qu’il y a de la gueuze !

Griete es une fière fille aux deux seins de cailloux Si tu touches, tu consommes. Et fais gaffe à tes sous !

Mélancolie, Vive l’effroi ! Tripe des yeux ! Tu es le vide à poil ! comme une fille de journal ! Qui se vendait en douce quand on censurait tout ! (Et que ça coûtait gras vu le poids de la peau)! Mélancolie, je veux me le coller ce visage aux paupières de bois, ouverture théâtreuse, trappe au diable esclaffé, masque de sollicitude en espèce d’autre chose ! Cogne, jaquemart, cogne, frappe le temps passé !

Griete a de jolis yeux, malicieux et sournois ! On sait à quoi elle pense : elle ne pense qu’à ça !

Mélancolie, écoute moi, toi, la maîtresse de sarcasme, aide-moi à ranger le bric-à-brac grinçant : le désordre n’est qu’une illusion, un appeau, une croyance. N’empêche que tu stridule et ça vrille les tempes ! Ca vrombit dans les gencives…

Griete fleure l’eau de Cologne autant qu’elle sent la frite, un peu la bière aussi, le lait de la jeunesse et la moule marinière…

Mélancolie ! Il faut trinquer ! Visage de cimetière un jour de carnaval ! Tu es un paysage choisi par un ivrogne ! On y voit des poubelles et des oiseaux qui crèvent… Des pantins agités en forme de squelettes agitant en cadence leurs ossements drôlatiques Et la mort en personne nous exhibe un gros ventre aussi farce que triste carrément boyauté, en boudin de ducasse ! Ca fleure le gras de porc et y a du rock n’ roll ! Cogne cette heure, Jaquemart : Elle me fait mal au cœur !

Griete a cet air trop sage des filles qui se démènent telles diablesses en émeute quand on les baise enfin sans trop faire de manières !

Mélancolie, front plissé, souffle noir, sans souci, alidades burlesque, boussoles en pâte à gaufres, fausses, équerres à la noix :Ton paysage est lourd comme un vieux fruit d’été avant la moisissure. Regarde : A l’horizon j’ai vu passer une chatte lente. Elle vient du temps passé tandis qu’elle dévore ses petit sans façons abusives et ça craque sous la dent ! Si tu parles au destin, jamais il ne répond.

J’aime les nichons de Griete, ils écorchent les paumes, ça saigne et ça barbouille.

Mélancolie, le jour est sale, comme un carreau d'usine, le seul qu’est nin pété, faute de pierre adéquate ou d’état d’âme pour sûr ! Une drache implacable obscurcit les lunettes d’un ange du bizarre qui cherche dans son gousset trois euros à jeter. Pour qu’ils germent sur le sol ! Au quatrième coup, juste avant l’heure du thé, au quatrième coup du maudit Jacquemart !

Griete est un bonne fille aux manières rustaudes, car elle est consiencieuse et servante d’auberge.Quelqu’un l’a vu rêver. C’était il y a longtemps !

Mélancolie, ta gueule! tu as beaucoup parlé : à nous deux de te boire en houblon fielleux et avec de la mousse légèrement ambrée, comme des chapeaux de paille sur les chopes trinquées. La chatte lente est morte. L’ange est parti pisser. Le Jacquemart grelotte. La taverne va fermer.

Dans sa chambre proprette au parquet bien ciré, j’ai vautré ma carcasse sur le corps blanc de Griete, j’ai mordu sa poitrine et broyé mes molaires.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité