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orlando de rudder
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27 août 2009

Le pot-au-feu

 

Quand il rentra, après une journée de travail, il trouva la maison déserte. Il remarqua une délicieuse odeur de cuisine. Sa femme avait préparé un pot-au-feu ! Miam ! Et ça cuisait, tranquille !

Il se servit un pastis, un boueux, un vrai. C'est alors qu'il entendit des gémissements d'extase. Est-ce possible? oui! Ceci venait de la chambre et du lit conjugaux. Il alla voir, frappa à la porte. Les gémissements cédèrent la place aux cris et à un déferlement de paroles ollé, voire plus. On ne répondit donc pas. Il ouvrit la porte et découvrit son fils et sa femme s’esbaudissant grandement d’une façon résolument incestueuse. Il referma la porte, se servit un pastis turbide en se disant : « mon fils va bien : son développement psychique est normal et ce passage à l’acte y ajoute une touche d’énergie peu commune. C’est une bonne chose : il ne se contente pas de rêver, de fantasmer, il pose son acte dans le réel mastoc ! Il ira loin ! Youpi ! ».

Il se servit un dernier pastis. Le dernier. Après la baise, les partenaires échevelés, fleurant la sueur étoilante, sortirent de la pièce.

- - C’était bien ?

Demanda le père et l’époux, un peu connement, il faut le dire, vu le remue-ménage et les cris sauvages de joie ardente et de gouleyance olpif qui venaient à peine de cesser…

- - On fait ça de mieux en mieux, répondit la mère.

- - Oui, ajouta le fils…L’ennui…c’est qu’on va devoir te tuer, d’après le bon usage…

- - Tiens, c’est vrai, dit le, père, j’avais oublié. C’est maintenant ?

- - Faut pas remettre, hein…la procrastination, c’est moche…après on laisse traîner…

- - Je dis ça à cause du dîner…ça sent rudement bon dans la cuisine… Alors j’aurais préféré qu’on me tue après le repas !

- - Ta, ta, ta, dit la mère, tu ne penses donc qu’à manger ? Tu es déjà assez gros comme ça ! Tu vas arriver là-haut en forme de montgolfière pleine de gras…non, non, non, ça fait mauvais genre…Et puis si, tu sens le pot-au-feu…

- - Ah ! Du pot-au-feu, je me disais bien…

- - Nib de nib, mon cher mari, t’en auras pas ! Il y en aura plus pour nous ! Il nous faut bien ça avec l’ énergie que nous mettons en œuvre dans notre érotisme effréné !

Le fils étrangla son père à l’aide d’un soutien-gorge maternel. Pas un vieux, un usé, un élimé, un défraîchi, non. Un presque neuf. Un cher, même. Seulement c’était une pièce de lingerie trop convenable, un truc pour « Dadame ». Or on avait décidé de dénuder la mère à l’aide de lingeries plus aguichantes. Genre pétasse pimentée, quoi… L’ennui c’est qu’elle devrait dresser le repas seins nus parce qu’elle ne trouvait pas décent de jouer la maîtresse de maison avec un soutif de pute et que les autres englobants se trouvaient dans le panier de linge sale. Parfois, l’émotion la faisait par trop suer du nichon. Alors, faut laver.

Le père mourut dignement. Il n’avait guère le choix. Le pastis qui tombe tache peu la moquette. On donna le mort aux rottweilers du voisin qui n’en laissèrent pas grand-chose.

Le père avait un fort appétit. D’où son embonpoint. Son absence ferait économiser. Il resterait du pot-au-feu… Mais il ne faut pas s’inquiéter outre-mesure : Rien ne se perd. Avec les restes il serait aisé de préparer un excellent hachis-parmentier pour le déjeuner du lendemain. Ou encore un miroton.

 

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