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orlando de rudder
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28 juin 2009

Nature morte

La mort approche, il n’ y a pas d’oiseaux mais de la viande sur les tableaux. Des natures mortes comme si c’était ce qui arrive en ce temps-ci. Et je serai vite morcelé, au corps pétri de sens perdu, au cœur finalement foutu, et c’est ainsi que le vent souffle. J’aime bien ce que je n’ai pas dit. J’aimerais moins de m’être tu. Quand je ne pourrai plus parler. Il n’y a plus d’oiseau au cœur des tombes. Et moi j’aurais les os à nu, comme tout le monde en pareil cas. J’aime bien ce que je n’ai pas dit. Parce qu’il y a la solitude. Ce que le défunt ne sait plus. Comme les amours en souvenirs. Celles qui sont déjà passées. Aussi mortes que ces natures que l’on voit aux panneaux peints flamands. Le réel reflète la peinture. Et par morceaux je serai moi, jusqu’à la poudre de mes os. J’aime tant ce que je n’ai pas dit que pur un peu je le crierais. Mots abrutis de solitude et d’amours en souvenirs. La mort approche, il faut chanter. Comme un cygne qui sait danser. J’ai un tutu dans le cerveau. Ca je ne l’avais jamais dit. C’est  pour danser au lieu de dire. Et ne pas pleurer mes amours ! La mort approche avec un air. Un air de sûreté de soi. Un air de ducasse sinistre. Comme le sont toutes les fêtes, en vrai. Quand les filles pleurent de trop d’alcool. Et vont pisser près des camions. En soulevant leurs jupes à fleurs. Après s’être forcées à rire. Parce que c’est obligatoire en temps de foire et de manèges. J’aime tant ce que je n’ai pas dit. Mais la ducasse se termine. L’huile des frites va se figer. J’ai ,le cœur gras comme le sont les fricadelles qui refroidissent. Qu’aucun peintre n’a peint ainsi sur des panneaux de bois flamands. J’ai le cœur en peinture à l’huile. Et la chaleur me le fait fondre.  Les amours en souvenir me le font frire, ce cœur saignant. La mort approche, il n’y a pas d’oiseaux. Il va falloir se décider. Dire « oui » comme une mariée. Une fille connue en ducasse. Une fille que l’on a quittée. Come la vie bientôt, bientôt. Et puis après basta punto. Finalement c’est rigolo. Dans les tombes il n’y a pas d’oiseaux. J’aime ce que je n’ai pas dit.

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Commentaires
P
alter ego... sur ce point là...
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