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orlando de rudder
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28 février 2009

Collège de Fance... (republication)

Autrefois, j'aimais beaucoup aller au Collège de France. J'avais découvert cette possibilité un jour de dèche, après avoir erré dans PAris. JE suis entré, j'ai assisté à un cours d'histoire assez ardu. J'étais fort jeune.

Depuis, j'y suis souvent allé.Le Collège de France, fondé par François Ier ne délivre pas de diplômes. Voici un petit résumé de l'histoire de sa création trouvé sur le net:

LE COLLEGE DE FRANCE
(D'après Paris, 450 dessins inédits d'après nature, paru en 1890)
A l'encoignure de la rue Saint-Jacques opposée à la Sorbonne s'élève, en façade sur la rue des Écoles, à l'endroit jadis nommé place Cambrai, le Collège de France. Cette grande institution est superposée à l'organisation générale de l'instruction publique. Les cours qu'on y professe ornent l'esprit et agrandissent les connaissances de ses auditeurs bénévoles, ils n'aboutissent à aucun examen et n'exercent aucune action directe sur la collation des grades universitaires.

L'idée première du Collège de France appartient à François Ier et suffirait à lui confirmer le titre de restaurateur des lettres, que lui a décerné la postérité. Il créa, par lettres patentes du 24 mars 1530 (n. st.), douze lecteurs ou professeurs publics en langues latine, grecque, hébraïque, en philosophie, art
Le collège de France, rue des Écoles

oratoire et médecine. Ce fut un grand progrès, auquel l'Université, tombée alors en décadence, fit une violente, mais inutile opposition.

L'entrée est libre.Le public, fort mélangé est passionné. C'est l'un de mes souvenirs de 68 et des années suivantes.On étudiait pour le plaisir. Et c'est ainsi que sont nés les multidiplômés fameux de l'époque: ils passaient une licence de sciences économiques, puis bifurquaient vers une langue, passaient un autre diplôme... Nouveaux goliards, plein de copains se retrouvèrent ainsi avec deux licences, une maîtrise, tout en faisant de petits boulots et en étant inapte à n'importe quel emploi stable ou carrière "normale"...D'autres n'étaient diplômés de rien du tout: "névrose de classe" ou nonchalance, ils avaient, eux aussi, préparé deux ou trois licences, n'en avaient passé aucune et n'en étaient pas moins inaptes au travail régulier!
Bref;, fort savants, ils distribuaient des prospectus, comme les autres, livraient des colis, écrivaient des enveloppes, travaillaient au tri postal ou comme "séanciers" à la Loterie Nationale, vendaient leur plasma sanguin à l'institut Mérieux, ... précarité fervente...

Au Collège de France, je em trouvais bien. J'y allais au hasard, sur un coup de tête. J'écoutais le savoir.Parfois, j'arrivai dans un cours d'un domaine inconnu, ardu... je restais quand même: on conserve toujours quelque chose d'un enseignement qu'on ne comprend pas. ET j'étais comme l'épouse de Monsieur Teste:

Il y a une belle partie de l’âme qui peut jouir sans comprendre et qui est grande chez moi.
Paul Valéry, Monsieur Teste.

Je ressentais le savoir, et j'y prenais plaisir, comme on peut apprécier une chanson en langue étrangère dont on ne comprend pas un mot:

Les choses trop élevées pour moi ne m’ennuient pas à entendre. J’y trouve un envoûtement presque musical. Paul Valéry, Monsieur Teste.

C'est peut-être une conduite de surdoué. Mon surdon ( je préfère ce mot à l'immonde "surdouance" qu'on emploie aujourd'hui) m'a toujours fait du mal et je l'ai constamment ressenti comme un handicap. Cela, même dans l'ahurissante institution pour surdoués dans laquelle j'ai passé deux ans de mon adolescence PArce qu'il y a des zoos, des réserves pour les animaux qui pensent comme on respire... Et qui s'intéressent aux choses qui rebutent les autres! Eh oui, même si l'on est pas bien à l'école, on lit, on s'intéresse à ce que disent les profs... On en parle entre nous après les cours et l'on s'engueule parfois à propos de Voltaire et Rousseau pendant que les autres, qui nous méprisent nous prennent pour des fous, discutent de bagnoles ou de foot...
Depuis, j'ai appris que c' est un hadicap. Et j'ai aussi connu la haine des moindres! LaPersécution! Soit l'ordinaire des banlieues envers n'import que "bon élève"! Cette haine est l'aboutissement de l'anti-intellectualisme ambiant: comme il se fout du foot, qu'il préfère le rire à la rigolade un surdoué paraît arrogant! On entend les mêmes mots que dans les cas de racisme! En plus, contrairement à ce qu'on croit, beaucoup de surdoués sont bons en sport (peu en sports d'équipe, plutôt individuels!) , ça agace encore plus! Ca fausse les idées reçues!

Et Madame Teste devait être. surdoueé . Car il semble que nous comprenions "autrement". Comme les autistes qui "voient" les nombres?,Peut-être. ..
Le fait est que, ne pas comprendre des choses sur des langues mortes depuis 2500 ans me réjouissait. J savourais l'ordre du discours piur lui-même. Son harmonie. Mêmes les mathématiques à très haut niveau m"enchantaient. Comme beaucoup^de surdoués, les maths, au lycée me parurent d'abord évidentes! Je en comprenais pas pourquoi il y avait des cours! LEs solutions se "hurlaient" dès les énoncés! Alors, je réussissais sans travailler, révolté par cette trivialité... jusqu'au jour où c'est devenu moins simple: je comprenais toujours, mais il y avait des trucs qui me chiffonaient... Après, petit à petit, je n'étais plus dans le coup, parce que ça se compliquait et que j'étais loin des bases: j'étais largué, je en comprenais plus rien: air connu, histoire fréquente! chez nous autres!!

Au Collège de France, j'écoutais et je sais que tout cela m'a beaucoup apporté.

J'ai rencontré là pas mal d'autres foldingues dans mon genre.Ca se teminait au Balzar en discussions acharnées autour d'un café, parce que c'est cher, comme endroit. Ou alors on allait dans des rades disparus et cradingues non loin de Jussieu ou encore à la Mosquée, car le thé à la menthe ne coûtait rien. Bref, on refaisait le monde. Avec des gens de tous âges; des retraités qui, enfin, avaient le temps de penser et d'étudier comme des galopins de ma génération. à la recherche d'on ne sait quoi...

On avait découvert des choses fort utiles: Comment les Perses nouaient leurs sandales, par exemple. Ou les différentes espèces de sauterelles qu'on trouve en Australie voire des choses concernant la mécanique des fluides ou la physique moléculaire, la Kabbale ou la treadition ésotérique des Papous. ... On oubliait. Parfois ça revenait. On s'en foutait. Ou ça nous passionnait.Et parfois, les deux en même temps... On savourait.

Il n'y a pas d'amour inutile. Gérard Mordillat, Béthanie.

Et le savoir procède de l'amour... Le refus de la culture, le "je ne veux pas le savoir", c'est la haine!... et le mysticisme! L'idéologie de la révélation

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Commentaires
P
Et oui, le Collège de France, qui entretient à ne rien foutre, des intellos arolex ("a" privatif, bien entendu!)des glandus qui passent leur temps à relire "La princesse de Clèves", et ne sont même pas foutus de délivrer un "savoir diplômant" ! A croire que François I et Budé avaient prévu d'emmerder la future sarkozie en créant un truc dont l'idée même de profit était d'emblée exclu. <br /> Je suis même étonnné qu'ils n'aient pas déjà décidé de fermer la boutique, les reformateurs- reformistes-reformants qui nous gouvernent ! Ca doit coûter, un truc comme ça , tiens, parlons pas de profs, c'est des nuls comme chacun sait, rien qu'en chauffage ! Je suis certain qu'elle y pense, qu'elle va en causer du chauffage du Collège de France,la ministre !
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