Annemike

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Revenons à Bruges ! quand le ciel s’amusait. Annemike soudain décidait de courir. T’zand ! Petit désert incongru mais présent !

Un livre à lire en biais. Une infortune de vie, une insolence certaine. Elle décrivait l’ivresse. Avec mélancolie, c’est-à-dire avec rire. Aussi grave que rond. C’était elle.

Sur les harengs brillants dans les assiettes pâles on semait des oignons et des grains de genièvre.

Elle eût aimé parfois, devant le béguinage, devenir dentellière au moins juste une fois.

Espoir rongé aux mites, elle rusait, coquine, avec l’air d’en vouloir et un peu plus que ça. Et la guerre en artiste changeait le paysage. Toujours elle.

Paupières d’amertume, les yeux dardés dehors, buvant un verre de bière elle toisait l’horizon.

Et la peine sur son front ne faisait pas de plus. Un art de vivre ailleurs lui était nécessaire. Maintenant où est-elle ?

Qui va prouver ma vie puisqu’elle n’est pas là ?

Comments

[PPle Moqueur]

Je me demande pourquoi j'aime Bruges... Car tout me pousse à la haïr... C'est l'exacerbation de la "norditude"... La valorisation de l'égout qu'on
navigue, le waterzoï convenu qu'on s'enfile épuisé aurès du béguinage dans un bouge à touristes incertains, le phallus cramoisi du vieil l'hôtel de ville... Les effluves yourcenardes du superbe Oeuvre au noir,les vapeurs-maeterlinck dont je raffole au théâtre autant qu'à la lecture... En fait je sais pourquoi je ne devrais pas aimer Bruges que j'aime tant... C'est parce que Bruges n'est pas en France... Alors je me console, je me rassure, salopard, en me disant que ce que j'aime à Bruges, c'est la Madonne de Michel-Ange...
C'est vous dire ! C'est pas facile ! On fait comme on peut avec Bruges...