Cruels et ingénieux !
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Moi, je n’oublie jamais mes anciennes
maîtresses. L’une d’entre elle proposait d’infatigables ressources pour chambouler sa
vie intime. Quiconque en vérité
elle pouvait offrir un avenir immédiat à la fois cocasse et grandiose. Salace
en multitude. Dénué d’imprécision. Cruels et ingénieux !
Ô mon Alcool dénudons-nous de la fâcheuse couverture. Ce qui nuit au plaisir pave la fâcheuse route du
mal. Soyons nus sous le plafond. Avec la lumière crue. Le reste est acceptable,
mais à quoi bon subir ?
C’était en vérité une femme canaille
susceptible de peupler les mers de
râles mélodieux à faire rager les ineptes baleines. Une fauve amusée à
l'épaisse crinière. Un antidote contre la mort Contre la mort seule. Mais non en multitude. Il y a ce que l’on porte sur ses genoux et ce qui vit au dehors.
Ô mon alcool! Considérons-le plaisir comme l’esprit
qu’il décharne. En machine accouplée devenons moteurs à peu. L’engin et le
filet, la mécanique et le paratonnerre :l’humanité. Et c’est ainsi qu’on se
secoue !
Cette femme là faisait vivre en dedans. Parmi
les vastes mondes de la chair dévorante. Elle inventait la relation avec l'intérieur des peaux, permettait d'aller voir ce qui
dépassent toute espérance en nos êtres de viande pure. Et cet espoir subtil
autant que formidable s’administrait comme une tisane, au lit. Avec plaisir.
Ô mon alcool, voici sans doute la vie, si bonne aux cheveux épars. Et la peau bâtissant un gîte chaleureux
aux portes bien ouvertes avec, aussi, des yeux ! Car le regard est maître d'un savoir dont le ciel pâlira !
Plaisir inacceptable,
même, si je me souviens bien. On se sentait cheval qui fait l’œuf à jaune
éparpillé. Délectation subtile comme une douleur ardente. Cela durait loin.
Très loin. Au-delà, même du loin. A
condition que chacun sache créer les contacts avec le monde qui se tient en
lui-même. Pas moyen d’échapper aux charmes instantanés de ces instants. Ô
jouissance indomptée de bestiau opiniâtre ! Je n’en dirai guère plus.