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orlando de rudder
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13 janvier 2008

Les jérémiades de l’enfant fou.

Ce ne fut qu’un seul Cri et les voilà éteints. Le Coran, 36 (Ya sin) , 29. On dirait parfois une machine régulière, une scie grinçante avec, de temps en temps quelque chose d’un peu lourd. On y est habitué. Il faut bien vivre. Les gens travaillent dur. Ils entendent quand même :pas le temps d’être sourd. On attend la retraite. Mais pour le visiteur, l’égaré, le voyageur , le facteur venu du bourg, il faut bien le dire : elles sont insupportables, les jérémiades de l’enfant fou. On peut dire strident, c’est un mot convenable pour faire comprendre aux gens de quoi il peut s’agir… bien sûr, on parvient à faire taire ce marmot avec des gifles terribles, des coups de pied au ventre, de vives torsions du nez et de l’inavouable. Mais ça ne dure pas : les yeux hallucinés, il recommence à gueuler comme un âne et l’air se sature des jérémiades de l’enfant fou. Les vieux nous disent que déjà, autrefois, il y eut un autre enfant du même genre. Toujours chez ces gens-là, du moins leur ascendance. Mais les vieux se taisent vite, de peur d’en dire trop. Certains même se signent car ça fait un peu peur, les jérémiades de l’enfant fou. Et l'asile, c'est trop loin, il faudrait prendre le car, c'est la ligne 27. On change au Quesne-au-loup pour prendre la 23. On ne peut pas faire ça: ils ont des chauffeurs nègres! alors on reste là et l'on est obligé de subir les jérémiades de l'enfant fou. Oui, il faudrait le tuer, ça nous ferait de l’air. Les touristes viendraient dans notre bel hameau. On vendrait des objets du folklore local, de la saucisse rouge et du pâté de hase ! Ce serait l’abondance, peut-être la fortune ! Au lieu de ça, on stagne on est dans le marasme, la vie économique est au plus bas des stades comme l’équipe de foot qui ne gagne jamais, sauf un jour dans l’année à condition qu’il pleuve. Et l’on vit comme ça, sempiternellement, obligés de subir chaque jour que Dieu fait les jérémiades de l’enfant fou. On a beau essayer les bonbons au vieux cuivre ainsi que la bryone dans le chocolat chaud, les râpures d’amanite dans les sablés au beurre et beaucoup de colchique dans les caramels mous, le salopiau résiste : c’est pas demain la veille qu’on sera délivrés des jérémiades de l’enfant fou. Parlons-en, de cette famille ! Ces gens-là, c’est peu de chose. On ne va pas les plaindre. Ca ne travaille jamais et puis ça cogne trop sur le pauvre jeunot qui hurle tout le temps. Ca boit comme des trous, c’est sale et puis ça pue. C’est de la vraie racaille en pure vérité. D’ailleurs, c’est assez simple, ce sont eux les parents du gueulard exténuant ! Ils sont donc responsables par la voie génitrice des horribles et affreuses jérémiades de l’enfant fou.
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