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orlando de rudder
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25 décembre 2007

Je suis né d’une chatte

Je suis né d’une chatte, d’une chatte affamée, d’une chatte dentue aux crocs sur aiguisés. Elle m’a dévoré cru à peine fus-je né. Ainsi font fréquemment les chattes qui sont mères. Inversement ? Peut-être. Connaissez-vous Noël et l’avez-vous fêté ? A peine de retour en son ventre j’ai cogné. A grands coups d’après-ski, car j’en portais déjà : je suis un être exquis qui ne se distrait pas. J’ai frappé sourdement, très précis et têtu. Il faudrait tant d’amour à chaque déchirure. Je n’avais pas le choix : il fallait que je frappe. L’amour ça coûte cher et les petits bébés n’ont guère d’argent comptant pour en faire des folies. Après avoir cassé le ventre de ma mère, j’ai revu la lumière et ce fut excitant : j’avais la bite en l’air et le cerveau gluant. Le ventre de ma mère s’ornait d’un large trou. Le sang s’y caillait, tranquillement violâtre. Je n’ai pas fait celui au genre sainte-nitouche. J’ai offert la lavande et recousu la lézarde. Oui, j’en ai clos l’espace avec aiguille et fil. Les bébés d’autrefois savaient broder à vif. Dans ma pensée, des touffes mauves alternaient avec des touffes blanches, comme des queues de lapin plantées en terre meuble. Si j’étais un nuage, je saurais où pleuvoir : ma mère est amphibie bien que chatte siamoise. J’ai découpé de grands mots sous la lune tout en la remerciant de ne m’aimer en rien. L’amour de certaines mères vous colle trop aux pattes, rend la couille menue, le désir acharné sans qu’il soit nécessaire d’ avoir un appétit. On devient l’un des gens qui cherchent à se distraire et c’et ainsi, ma foi, qu’on a perdu sa vie. Travailler l’indigence n’et pas dans mon chef-lieu. Ma mère désarrondie s’est montrée très correcte en se cassant les dents sur ma sœur aux os durs. Depuis tout mon espace est une pensée rude à l’air ultra-normal. Ma tête découpe les mots comme j’eusse pu le faire du ventre de ma mère fussé-je plus obtus :Chaque verbe devient la chair même de la vie, avec des petits-pois, des glands, des salsifis. J’ai cuisiné l’amour jusqu’à l’aveu final. A grands coups d’après-ski en un lieu peu fœtal. L’amour à l’estomac ? C’est chanson malicieuse ! Je suis né d’une chatte, puis d’un ventre fissuré D’une chatte recousue au fil mercerisé. Je m’en suis évadé, c’est un fait honorable. Si vous fêtez la Pâque, rapportez-moi un oeuf : le les aime à la coque, aux asperges trempées dans un grand pot de beurre en fusion maîtrisée. Et je prépare ainsi ma Sainte Trinité : Une goutte de jaune a chu sur mon après-ski gauche. Cette tache témoigne du désir que j’aurais eu d’aimer. Je suis né d’une mère, je veux dire : rien que d’une. Y en a pas deux comme elle. Tout art est viande et sexe !
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