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orlando de rudder
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30 novembre 2007

La garden-party du vieux roi déchu.

Ce fut durant la garden-party attendue, chez le vieux roi déchu qui n’en pense pas moins. On eût dit un festival de freluquets et de cibles. On sait qu’il y manquait des colonnes de fumée. D’horribles combustions et des chairs calcinées. A cause d’un réglement qui nous vient de Bruxelles. Dommage et cor aux pieds ! Tout se passa dans l’ombre, dans les buissons du parc. Car c’est une habitude .Car c’et la tradition. Ma maîtresse en titre portait une chaste robe, velours noir et grand col en dentelle très blanche. La lisière de son bas gauche abrite un stylet chaud, d’affûtage subtil que je lui fais garder durant l’oaristys pour le pretty frisson et pour la destinée. Qui dont trahira l’autre ? Qui sera l’assassin ? Je me souviens encore des bûchers de jadis, au bout de l’allée, derrière le grand parc. On y traînait les mort. Ce qui faisait sourire quelques femmes cruelles et pleurer un instant les fausses apitoyées. Les hommes plein de morgue pensaient évidemment que leur tour était proche en serrant le pommeau de leur épée munie d’une pointe enduite d’un poison terrifiant. Il n’y a plus de bûchers car les fumées dans l’air font tousser les oiseaux. Mais les chasseurs s’indignent puisque l’on a perdu le bon goût de fumée des cailles et des perdrix, des pigeons voyageurs que l’on rôtit avec les messages secrets confiés par des espions pour les cours étrangères. Certains pensent que tout devrait éternellement recommencer. Ainsi, tout serait à nouveau conté avec des aménagements de la vérité vraie. Une femme, par exemple, vient à parler de moi : elle m’avait constaté et déformait ses propres dires. Voilà qui n’avait rien de nouveau sub sole en me faisant courir les dangers ordinaires. Une femme, oui, une de ces petites marquises qui font l’opinion. Leurs mères, autrefois, conspiraient avec grâce ! Elles chuchotaient des horreurs à des ambassadeurs et à des spadassins sans même coucher avec, sauf service commandé pour le bien du pays et sans plaisir aucun. Les oiseaux ? Ils nous chient sur la gueule, c’est leur protestation ! Ils regrettent la fumée des bûchers ! Ils s’en intoxiquaient à en perdre la tête, à se prendre pour des autres ! Et bien des rossignols entonnaient sans vergogne le chant de l’alouette en jouissant d’une ivresse menant à la folie : l’oiseau fut vole alors en accent circonflexe et le chasseur le tue dans un gros rire et pan ! Je me souviens encore des bûchers de jadis, au bout de l’allée, derrière le grand parc. Des valets presque muets y traînaient les cadavres de ceux qu’on avait tués sans aucun chichi. Certains agonisants se cambraient sous la flamme e d’autres explosaient, projetant leurs entrailles à diverses distances : gare aux robes pimpantes des femmes de l’assistance ! Le vieux temps a duré, et le voilà parti ! Les mères des marquises conservent fière allure. Un onguent pour la peau se fabriquait naguère à partir de la graisse provenant des bûcher : économie radieuse pour visages sans rides de vieilles peaux avides de frissons ravivés. « En avant » ! disaient-elles, en retroussant leurs jupes, chaque fois qu'il en allait de leur tête. Elles avaient préparé de belles croix d’ivoire pour mettre entre les seins, le jour de l’échafaud ou de l'assassinat, comme pour allumer le jeune spadassin qui allait les fourbir comme un porc dératé. Les petites marquises sont moins sottes et tout aussi radieuses au lit. Ce sont de fières amantes, des traîtres à la patrie ! Et les ambassadeurs ont la queue sous le cœur ! Autant en profiter avant de les faire tuer par quelque spadassin qu’on a aussi sucé au grand dam d’une mère abusive et méchante, voulant se le garder à son unique usage !. Mais je n’ai pas eu peur d la petite marquise : Elle savait ce que je sais et cuit que j’en sais plus… Subodorant aussi ce qu’elle voulait croire de ce que j’ai cru avant de me faire voir par son satin froissé. Mon mauvais goût a fait que je lui ai offert une jolie croix d’ivoire. Je l’ai placée moi-même entre ses deux lolos. La suite s’est bien passé. Ce fut ensuite durant la garden-party attendue, chez le vieux roi déchu qui n’en pense pas moins. Cette marquise fut tuée d’un stylet entrecôte par ma maîtresse en titre. Quand on tue ce qu’on aime. on devrait le manger, C’est du moins ce que dit ma criminelle en titre. Est-ce sa volonté ? Et si je dois la tuer, devrai-je la dévorer ? Le roi pense qu’il faudra restaurer les bûchers : l’odeur de chair humaine qu’on grille comme la viande donne à la vie qui passe la nostalgie fugace et le sexe frémissant. Les buissons servent à foutre autant qu’à trucider, l’un allant avec l’autre dans la plupart des cas. Les mères des marquises ont de grands éventails afin de bien cacher qu’elles ne rougissent pas. La question du plaisir les mène à pérorer, désapprouvant leurs filles qui s’y laissent aller sans savoir qu’elles font pire en extases furieuses ! Les mères des marquises sont pain-béni pour les jeunes spadaccini commençant la carrière. Ils leur font découvrir ce que savent leurs filles et plus rien ne se perd au pays des intrigues ! Ma maîtresse en titre a l’émoi carnassier. Pourtant, nous n’avons pas dévoré la petite marquise. On s’aime en carnivores, inexclusivement. Nos complots sont sincères, sournois et efficaces. Et le vieux roi déchu nous fait agir dans l’ombre. Une petite marquise morte dans un buisson, c’est la routine actuelle dans cette cour à complot. Et ma maîtresse en titre ne sait tuer qu’à propos. Parfois même à son compte lorsqu’on m’a constaté. Surtout si c’est une femme : je suis bien protégé. La marquise pourrira ; il n’y a plus de bûchers. Aimer ce qui vous tue ou bien tuer ce qu’on aime donne à la vie l’aspect d’une vraie destinée. Ce qu’on ne choisit pas fait que l’on vous constate. Et le ciel en voyeur contemple ce qui se passe. Parfois même il foudroie un chasseur ou bien l’autre, salvateur d’oiseau fou et même pas fumé. Chaque année on attend la garden-party du vieux roi déchu. Il s’y passe des choses à nulles autres pareilles qui n’empêchent pas l’amour. Ce qui est fort dommage, car ce qui aime s’y tue et pleure son propre amour le poignard à la main. Voyez comme on danse ! Faites la révérence ! La mort est cavalière et le désir lui sied. D’aucun pensent, sérieux, que c’est toujours comme ça, même dans la vie d’ailleurs et non pas seulement au cours de la fantasque et douce-amère garden-party de ce vieux roi déchu qui règne parmi des masques plus vrais que tout au monde. Moi , l’amour me fait mal et c’est délicieux : il faut un jour apprendre à savoir se faire tuer. Sinon, vieillissons mal et laissons-nous baiser.
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Commentaires
M
Et un café décoiffé pour ce matin. Hop. Superbe !
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