Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
29 septembre 2007

Le temps seul peut nous mordre avec nos propres dents

Le temps seul peut nous mordre avec nos propres dents. J'étais assis, à ma table, en état de vigilance, en train d’écrire à train d'images. Dans un  langage propre à la coulisse exaltée: C'est  tout juste du travail. Rien de mort, cependant.

Fabienne était malade. Ou sa vie. Sa propre vie, orpheline. Dans ses mains. Vagues et flots. Comme paysage, Fabienne présente  la beauté de quelques chemin  creux, montant vers  de hautes collines. A chaque instant de l'amour... mais âpre et feuilleté comme du micaschiste. Amphiboles et grenats!

Fabienne est rigoureuse. Comme l'hiver. Sauf en dedans. Apre tendresse. Douceur vacharde. Loyale. Les tiroirs harcèlent la commode: Il  faut ouvrir ou bien fermer. Car l'entre-deux, ça coince souvent. Echinons-nous, c'est du travail. En train. Voici du soleil d'ombre. Y en a plein le tiroir. Commode. Ecrire la neige pour éclairer.

Que travail que la beauté ! Travail, marché autant que veille.  Si nos dents sont cariées, le temps nous mord très mal. Nerfs! Fabienne a vite guéri. Sa vigilance suraiguë ravive. J'ai veillé sur elle...

Assis à ma table... Je ne devrais pas dire cela. En fait, c'est une table appartenant à Fabienne.  Un héritage. Mais elle ne s'en sert pas, à cause de son bureau. Parce qu'il est plus commode puisqu'il y a des tiroirs.

La vigilance non plus, c'est pas du vrai de vrai. Il ne s'agit, peuchère, que d'une lucidité somnolente. Les images vont bon, train, ça va vite à écrire. Là, c'est du bleu, des gris. Comme les yeux de Fabienne. Quand ils se couvrent d'orages. La coulisse exaltée passionne plus que la scène. D'où l'antichambre. Ou le tiroir. Et le bureau, si commode. A tiroirs. A clefs. Avec la mort close. Enclose. Dedans. Dans un tiroir. Fermé à clef. Commode.

Du travail. Tout juste. Rien de plus. Fabienne est en pleine forme. Le papier pour écrire à l'étendue trop vaste des plaines arides. L'amour me semble fait de circulations secrètes. Les dents du temps rongent les feuilles comme le font les souris. Fabienne a encore les mains froides.

L'écriture: une palette de peinte avec de vrais objets en guise de couleur. Prendre l'oisillon au sortir du tube. L'étaler sur le bois. Le touiller au pinceau. Avec de l'huile de lin, cette odeur là. Térébenthine. Mais l'écrivain noircit le tout.

Si je parle d'ici, je suis déjà ailleurs, si je dis "maintenant", il est déjà trop tard. Le temps seul peut nous mordre avec nos propres dents.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité