Phonétique.
La phonétique est une chose passionnante.Le phénomène de palatalisation et de dépalatalisation me fascine depuis mes études de littérature et de langue médiévales! C'est ténu, simple et gouleyant. Il suffit de déplacer l'apex (la pointe de la langue) contre le palais de moins d'un millimètre pour passer du prénom "Richard" à l'apéro "Ricard"! Au prix d'un léger écrasement.
Dans certaines régions, comme le Nord, on prononce le "ch " comme un "k".Ce qui a donné au françis général le mot "rescapé" à cause de la tristement célèbre catastrophe de Courières,il y a un siècle. "Rescapé", c'est "réchappé" prononcé boréalement. De la même façon qu'on dit "un kien" pour un chien.C'est l'origine d'une histoire qui fleure bon le septentrion!
Un couple attend un enfant. On cherche des prénoms. Le Mari propose:
- Et si on l'appelot " j'ai trois kiens"?
- C'est quoi ça pour un nom ?demande la future mère, syntactiquement nervienne*.
- Ben la fille du voisin elle s'appelle bien Jessica!
Bien sur il faut prononcer le "a" de Jessicâ très en arrière pour faire couleur locale...
LA phonétique mène à tout. Attention! LA loi n'est pas univeselle! Le K est parfois "ch" et la chasse peu devenir "la kache", le tout dépendant de la place du phonème par rapport à l'accent tonique et du nombre de Saint-Feullien, de Chimay brune ou de genièvre bus par le locuteur!
Exercice: répéter dix fois, à la façon des gens du Nord, la phrase: "un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien"
*Les Nerviens furent des Gaulois particulièrement hargneux et néanmoins belges qui emmerdèrent César et sévissaient sur les bords de la Sambre, entre autres. Mes fils,que l'on surnomme "les Mérovingiens" en raison de leur douceur exquise, sont descendants par leur mère de ces sympatiques brutes.
Oui: Par leur mère, je tiens à le préciser!