Vraiment?
Ce sont les endormis dans le fourmillement de la lumière. Un goût de rengaine dans la gorge. Ce qu’il y a de réel n’est que de fausses illusions. Les endormis croupissent dans la béatitude d’après. Privé de mots. Et des visions entières leurs marchent dans les yeux.
C’est que l’amour élève l’âme pour en faire un cœur gros. Ca se boursoufle et puis ça fait mine d’exploser… Charme inévitable.
Fleur d’éveil : Elle va s’ouvrir s’épanouir. S’asseoir comme un menton sur une main qui pense. Alors ils parleront. De leur amour peut-être. A bouffer du silence. Nus comme un décamètre. Poème à fleur de peau, arpentage des corps.
L’amour agrandit la peau : Elle devient élastique, on la farcit d’histoires, de dits et de non-dits, comme un boudin de foire.
Toutes ces particularités-ci, à savoir, que nous ouvrons l’œil, et le bon quelquefois, que nous calcinons de désir, ne sont pas forcément telles que nous les voyons. Ainsi va le sommeil jusqu’au réveil venu.
L’amour incite au rêve. Alors, dans le grand lit on ne s’endort pas seul, on se réveille à deux. Entretemps, les édredons peuvent songer que ce n’est pas tout ça. Puisqu’il y a autre chose. Vraiment ?