Papillon de Lasphrise!
MArie Rennard cite Papillon de Lasphrise! Hourrah!
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Hé oui, c'est l'un des inspirateurs de mes "poèmes de pure forme" qu'on trouve dans mes catégories! Vieille tradition, de la macaronée, entre autres. Oui! jubilation, gourmandise! Rabelais,aussi s'y est frotté,et ça continue sous le regard sévère des gens qui n'aiment pas ça!
Mais qui apprécient les ritournelles, lakpoumpapadé, les chocs syllabiques, tadéridéra, le scat, Oom papada sh'bam rebop hideho! Tino Rossi! Catarina bella tchi tchi, Luis mariano tchikatchikatchik aïe aïe aïe... LA chanson de Chaplin dans "LEs temps modernes"... Tiens, la voici. C'est sur l'air de "je cherche après Titine" (moi, c'est pas demain la veille que je la chercherai, la Martine! Ah ça, non!):
La spinac or la tu
Gigereto o turlo
E rucho spagula letto
Je le tu le tu le tua
La der ser paubroquer
Lusern seprer jau muchar
Essu confes apocha
Ponka valla ponka
Va senora seletuna
Voulez-vous le taximètre
Le jonta tu la zita
Je le tu le tu le tua.
Charlie Chaplin, chanson du film Les Temps modernes, 1936.
C'est beau, non?
Ah, les syllabes gouleyantes! Les prononcitins amougneunates! Et mêmes les roumégnages amusatoires et rigolisibles! toute lallation, gromellot rigolo, yaourt slictueux,etc.. Noublions pas le mignard! ET ce n'est pas tout, shabada! Pouet' pouet' tagada tsoin tsoin, nom de d'là!
IL faut parfois rappeler l'existence sonore de la pure forme, car:
Le sens interdit à la langue d’être écoutée pour elle-même.
Bernard Heidsieck, Tombeau de Pierre Larousse, 1958.
Et n'oublions pas que les zones aux mâts topées sont dans la langue, de la langue, autant que ces sons, syllabes françaises de l'épatant Papillon de Laphrise (s'appeler comme ça, c'et déjà du talent!), comme les miennes: on n'aurait jamais les mêmes dans une autre langue.. Et c'est encore un exercice amùusant que d'essayer d'écrire des "poèmes de pure forme" en sonorités de l'idiome anglais, allemand, etc... Chaplin et son "faux français" le démontre! ET l'on consultera, à ce propos, non sans agrément, le Dictionnaire des langues imaginaires d'Albani, Berlinghiero et Buonarotti, estimable ouvrage, autant qu'indispensable...N'oublions pas que ce genre de chose est probablement universel! On lira avec profit le livre de l'épatant Noël Arnaud, somptueux érudit, philomathe gourmand, pataphysicien et encore pire: Anthologie du charabia.
Tant que le char est à bia, il n'est pas un char d'à sots! Qu'on se le dise!
Papillon de LAsphrise n'a pas éprouvé que la sensualité des mots insensés, il savait ce qu'est le sens, ce que sont les sens.Et sa plume a su se faire quelquefois plus gaillarde. Qu'on en juge:
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Çà, je veux fourniller en ton joli fourneau
Car j’ai de quoi éteindre et allumer la flamme ;
Je vous veux chatouiller jusqu’au profond de l’âme,
Et vous faire mourir avec un bon morceau.
Ma petonne, inventons un passe-temps nouveau,
Le chantre ne vaut rien qui ne dit qu’une gamme ;
Faites donc le seigneur et je ferai la dame,
Serrez, poussez, entrez, et retirez tout beau.
Je remuerai à bonds d’une vitesse ardente,
Nos pieds entrelacés, notre bouche baisante,
La langue frétillarde ira s’entre-mouillant.
Jouons assis, debout, à côté, par-derrière
(Non à l’italienne) et toujours babillant,
Cette diversité est plaisante à Cythère.
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Waouououuouuouououououououuououh!
N.B: Sur le grommelot, on consultera avec profit l'article à iceluy consacré de ce cher vieux Claude Duneton: http://www.lefigaro.fr/litteraire/20060420.LIT000000277_l_art_du_grommelot.html