Orlando IV. « C’est l’oie ».
Vois, dans le grenier mauve, avec le vin d’ailleurs, les têtes de paille voler : c’est encore du souvenir ! Que faut-il donc tuer pour devenir femme ? Et quand ça vius arrive, on est tout ébahi. Le sexe est eu de chose. Encore faut-il comprendre certains modes d’emploi qui ne sont pas livrés. Et qui ressemblent peu à ce simple mystère : porter la crinoline ou lacer un corset, chose qu’inventent les femmes pour être autre que l’homme. Excuses pour ne pas jouir : ce serait trop donner ! Nous sommes en Angleterre et nulle part ailleurs… Au pays des oies blanches sous la reine Victoria. Des Alices perspicaces prennent de nouveaux chemins. Miss Byron, la sagace, fait des mathématiques…
Et c’est encore à la fin, l’envol, l’envol, comme de ne pas choisir, Cimme de se livrer au vent qu passe ! Clarissa Dalloway (ou « oui » comme Molly Bloom, mais c’est une autre histoire) ne choisit pas, non… Traversons les apparences comme un simple miroir… Traversons nos yeux pour les faire regard …
Le regard d’ Orlando, vers le ciel, âpre à Roncevaux, nocturne chez Hamlet, migrateur depuis Mons et enfin, retournant la vision vers le ciel, à la façon de Perceval, voyant les oiseaux s’en aller, dire à la dernière page : « c’est l’oie ».
Oui, c’est l’oie… C’est l’oie, Orlando, c’est le jeu du destin, comme une marelle en spirale, c’est l’oie, c’est toi, Orlando. Toi sur tes grands chevaux, toi l’indécis que nul secours ne sauve, le beugleur d’Olifant, le faux Jivaro coupeur de fausses têtes, le vrai musicien et le compagnon d’armes… Le chevalier trop existant. … Et tu restes là, Orlando. Tandis que l’oiseau s’en va : C’est la loi d’un roman. « C’est l’oie ».
Combien fou tu serais, Orlando… Disait-il en Hainaut.
« C’est l’oie », Orlando, « c’est l’oie ».
Tout est calme, maintenant. Oui
C’est l’oie.