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orlando de rudder
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13 janvier 2007

Définir la poésie 7.

La poésie est un procédé permettant d'appliquer au moyen d'un courant intellectuel continu, un dépôt de sens profond sur le langage ordinaire. Ceci au moyen de l’expressivité.  En ce sens, elle constitue métaphoriquement une sorte d'hydrolyse  du trivial. Ou de galvanoplastie. Car la galvanoplastie consiste à plonger dans un liquide un objet en métal, soit pour préserver celui-ci de l’oxydation, soit pour l'embellir, soit pour en prendre l'empreinte. Grâce à un courant électrique! Eh oui, car il faut la pulsion, l'impulsion, la vibration, le mouvement! Et la vie même en conscience de la mort! LA poésie, de même, préserve le langage et la langue de toute mollesse sentimentale, d’érosions langagières et affectives diverses en allant plus loin qu’un simple dépôt de sens sur la matière même. En effet : la poésie confit le sens, le sature, l’envahit. Elle dissout la sentimentalité pour la transformer en sentiment. L’émotivité pour la livrer à la transmutation de l’émotion distancée par el forme qui est son fonds.

Si la poésie se suffit à elle-même, alors qu’elle ne néglige pas d’être au devant de ‘l’action qu’elle détermine souvent, ses applications sont nombreuses et se retrouvent un peu partout, au prix de dénaturations diverses : Dans le placage illusoire des pacotilles idéologiques,  la robinetterie ratiocinant du désir amoureux,  l'industrie du joli comme celle du convenable, le végétarisme mental et les slogans rythmés de la publicité automobile ou de la détergence lessivielle. Encore faut-il y ajouter une image de femme parce que, utilisée dans ce but, elle devient mauvaise, insuffisante étique, soit plus que maigrichonne et allégée. Cependant, il faut tenir compte de ces abus déplorables, puisqu’il s’agit de sous-produits existants : on ne fait pas l’économie du réel. 

La poésie, la vraie, qui de forme fait sens, est aussi une connectique bien plus qu’une vague religiosité incantatoire. Ce qu’elle relie, dans l’esprit et la sensibilité, s’assume dans l’universel. Alchimique, elle ne se contente pas de vagues  dépôts métalliques à base d'or, d’argent. Elle connaît la valeur des métaux moins sublimes ! Ainsi peut-on jouir infiniment de poèmes, de nickelés, galvanisés, plombaginacée, stanneux. Sans les transformer en or, ce qui serait un peu court, aussi bête que l’alchimie stricto sensu, elle leur donne le statut de l’indispensable, de la faim sacrée, de la viande juteuse et de la suprême conductivité. Avec une splendeur utilitaire à nulle autre pareille. Et ceux qui l'ignorent le paient trop cher pour qu’on en parle ici !

Pire, la poésie transforme le minéral en viande ! En jus, en saveur, en nourriture comme en poison lorsque les esprits lourds en abusent bêtement sans avoir l’estomac suffisamment fort !

La poésie est un substrat. Ce substrat existe même chez ceux qui e contentent de chansonnettes, faute de savoir aimer l’authentique. Car on choisit le poème ou le pseudo-poème  en fonction de ses caractéristiques physiques et de sa  qualité lui permettant   de répondre au désir d’émotion béate quand on ne sait pas jouir infiniment de l’intelligence du cœur. Ou encore pour sa puissance à la fois électrique et charnue contrôlée par l’exigence généreuse de la forme assénée.

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