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orlando de rudder
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12 janvier 2007

Définir la poésie 6. L’image du poète et autres nécessités.

L'image du poète ne suffirait guère à définir la poésie, mais s’il la représente  en l’ayant incorporée. Ou en la servant, puisqu’elle est toute dame et la dame principale du vrai troubadour. « Celui qui trouve » ! Car la poésie est trouvaille insigne ! Mais elle peut parfois être identifiée au poète dans un rôle social diffus, mais pénétrant !

Les différents témoignages favorables ou hostiles des contemporains de certains poètes nous montre souvent un homme d'apparence étrange et originale.  Vêtu bizarrement (nous sommes loin des beaux costumes de Ponge, d’Hérédia  ou de Mallarmé !) A la différence des gens normaux et  sages de la vie quotidienne. Car il semble « hors la vie » !

De lui, de ce qu’il est les gens qui croisent le poète  ne connaissent rien de précis :  ses idées, de toute façon, seraient incongrues, pense t-on !

Nous n’avons pas l'exemple d'une réflexion  courante, de gens « ordinaires »  fondée sur le dialogue avec le poète ! On comprend qu’il en est facilement de même avec la poésie !  Comment pourrait-on, dans une vie habituelle, la considérer ayant pour but, non pas d'inculquer telle ou telle idée, mais de faire en sorte que chacun devienne son propre poète ?  Malheureusement, il semble que ce serait douloureux pour beaucoup, autant que cela peut l’être pour quelques-uns !

Car la poésie, qu’on en soit auteur ou pénétré, examine profondément ce qu’il en est de nous-mêmes ! Elle regarde de haut nos malheureuses thèses, comme si nous étions les  interlocuteurs  d’un Socrate hargneux et met en évidence nos insuffisances et nos faiblesses.  La plus accorte élégie,, la plus mièvre pastoral, pour qui y pense à cœur, est une violence insigne ! Encore fut-il savoir s’y prendre avec son propre cœur !

A la différence des actes raisonnablement constitués par le mental, la nécessité ou l’urgence banale, à la différence du fait  politique la  poésie ne cherche pas à défendre une théorie par tous les moyens !  Son but n'est pas de convaincre mais de susciter. Elle subvertit tout l’être et se moque de bien des sujets  d’interrogation et de  réflexion. La poésie telle qu’en elle-même on la cultive n'est donc pas tout d'abord expression d'une pensée, elle est principalement examen par soi-même du monde et de sin propre monde. Une mise à l'épreuve, parfois, de ce qu’on croit être. Mais il faut, pour cela, s’élever grandement au-dessus du commun !  Car la plupart s’efforce de venir foule ou public. Toute vie en poésie serait lors douleur épouvantable ! Car on ne saurait vivre en poésie sans  se défaire souvent de ce que l'on croit penser, afin de juger si le contenu de notre confiance en nos fois  et croyances, à tout ce à quoi on adhère est conforme ou non aux principes mêmes de la poésie intime, résonance de celle du monde dans uns authenticité qu’une vie suffit à atteindre, à condition d’être tout près de l’exit nécessaire. Car, sans sortie, point de poésie ! La poésie est humaine, mortelle comme Socrate, aussi et ne contient toute contradiction. La poésie se présente donc de ce point de vue comme exprimant essentiellement une exigence de cohérence de la profondeur de l’existence avec elle-même.

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