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orlando de rudder
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5 janvier 2007

Certainement, peut-être! (ou les deux à la fois).

(à la mémoire de Lucien Meys)

Platon ne dit pas tout. Vous devriez-vous en douter ! D’ailleurs, qui peut se vanter de tout dire ? Pas Socrate, en tout cas, qui sait qu’il a dit quelque chose. Pourtant, les peintres flamands n’ont pas représenté Socrate déambulant par ici, je ne sais pas, moi, dans la forêt de Mormal… (en ce temps, il n’y avait pas encore le tueur fou que la police n’a toujours pas retrouvé). Ou alors, Faubourg de Mons… La boucherie vendait par-là du veau tendre comme mon cœur.  Plutôt meilleur qu’ailleurs.

Ce serait peut-être l’imaginer en  Christ puisque Jésus se voit en Flandre sur tableau. Pourquoi pas en Hainaut ?  Socrate saurit parler aux arbres vigoureux, tors et retors, plein d ‘une sève grasse et fortiche à dessein. IL eût devancé Kant dans la conversation arboricole, sauf s’il avait fait froid ce jour-là (ou un autre, si c’était son choix). Imaginons le, arrivant à la Porte de Mons, tranquille et nonchalant, semeur de perles rares et qui poussent à la « va comme je te ».

Le voilà ! Pourquoi là ?. On  s’en fout ! Que dit-il ? On ne sait pas ! Et lui ? Je ne sais pas ! Et pourquoi ? Afin que nul n’ignore !  Pour que les ceusses qui sont sussent et sachent itou ! C’est pas du rien, Socrate ! On le sait bien! Ca me dit quelque chose ! Surtout Porte de Mons, car c’est par-là que viennent les guerres les plus horribles. Alors, il faut savoir !

Quand Socrate vous dit « je sais que je ne sais rien », il y a fort à parier qu’il sait ce qu’il dit ! Non qu’il se moque du monde, mais l’appât est savoureux. Nous ne sommes pas dans l’assertion prétentieuse d’un quelconque gourou. Pourtant, ça y ressemble. Et c’est étudié pour.

Ainsi caresse t-il les sentiments grotesques des esprits vagulants qui se rassurent de peu. « Ah ! Si Socrate le dit, pas besoin de s’en faire ! On peut tout ignorer ! Voici qui est commode et nous dispense, en plus d’aimer, car c’est savoir autant que fatigant » !

On reconnaît parfois, dans cette dispense, la tradition actuelle de cogner les enfants ! D’en cultiver l’ignorance à l’aide de ballons ronds, de tartes dans la gueule et  de gueulements télévisuels. Telle est l’inculture, en glauque majoré, de ceux qui ne savent pas qu’il n’y a rien à savoir, sinon tout ou presque à moins qu’un peu moins fort la télé s’il vous plaît !

Socrate sait ce qu’il sait. Il sait aussi, parbleu! que celui qui l’écoute et se gargarise d’un énoncé ainsi sait vaguement qu’il ne peut que se satisfaire de ses manques. On voit encore des gens qui se présentent négativement : « moi, je ne suis pas… » (un intellectuel, un savant)… Ils ne savent pas ce qu’il font ! Ou encore peut-être…

Voilà : « je sais que je ne sais rien » n’évoque pas qu’on ignore qu’il y ait un savoir. Mais permet de le nier dès qu’on n’a rien compris ! Alors donnons béatement l’absolution crétine aux imbéciles qui croient encore aux imbéciles heureux ! En se plaignant, d’ailleurs, puisque la quérulence ignore qu’elle et bidon ! A la mode du coin, ça parle…

Moi, la cuisine grecque, ça me plaît quelque part. Pourtant, les feuilles de vigne n’y sont pas comme dans les peintures flamandes ! Sous la feuille, on ne trouve que du riz. C’est un peu décevant ! Imagine t-on qu’on soulève la feuille dont se pare Eve… Et tout ça pour du riz parfumé au citron pas même amer où s’imprimeraient les dents de Myrto ou Daphné ou encore d’une autre aucune d’ici ? Va donc hé !

Mais sur les peintures, ce n’et pas toujours de la vigne, la feuille c’est plutôt sur des statues qui viennent de, moi, je ne sais pas où. De quelque part. Certainement. Peut-être. Ou les deux à la fois ! L’hibiscus c’est joli, mais le glaïeul, c’est con.

Socrate, par la maïeutique, a toujours montré que chacun savait quelque chose. Mais qu’on se cachant à soi-même la digestion de sa pensée. Fût-elle inane. La digestion toujours.  La pensée parfois. Assumer le savoir est moins facile, je crois, qu’assumer l’ignorance…

Quand le vent souffle sur la Place des Nations, ça glace et ça verglace. Socrate, décidément, s’y trouverait ans confort. On irait, je ne sais pas, boire un coup chez Thérèse : Socrate pourrait parler devant un bon genièvre !

Ca parle dans le vent, la tristesse d’ici. C’est peut-être pour ça que Socrate est parti ! Comment, ça, si je sais qu’il n’est jamais venu ? Puisque je n’en sais rien, je ne sais pas non plus. Donc il est très possible qu’il se soit installé devant la boucherie, sur la place des nations pour haranguer les gens ! On harangue, céans, alors pourquoi pas lui ? Qui sait ? Qu’en sais-je ? Donc, Socrate fut ici, probablement, peut-être ou les deux à la fois. Le grand Jamais se tord et ça fait du silence ! Ce que je dis, parfois, c’est bien ce que je crois ! Le veau est bon aussi dans cette boucherie-là !

Socrate savait savoir et savoir-faire aussi : il a bien eu le peu des gens qui s complaisent  au mal  d’identité. Sans ego très costaud, on passe bien à côté du savoir, de l’amour et l’on n’et pas soi-même, puisqu’on ne le sait pas (enfin, en partie, je veux dire… si on ne le sait pas, il y a un peu d’être. Du genre carotte au carvi, mais en moins savoureux). A qui ressemble t-on quand on ne se voit pas ?

Aussi nous appartient-il de résister encore, justement comme le veau qui accompagne les carottes :  devenir fondant, délicieux par la cuisson lente des savoirs voluptueux. Et peut-être l’amour s’il connaît la chanson. Mais attention, ça mord ! Ce qui est rare pour un ragoût, une blanquette… Tout ce qui fait partie d’une cuisine lente dite « cuisine de maître », tel qu’en soi-même on aime à vif. Ô tendreté !

Tendresse!

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