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orlando de rudder
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25 décembre 2006

Conte de Noël ou de Saint Nicolas.

Beaucoup pensent que Zwarte Piet n’est que cet Africain d’opérette qu’on voit en Amterdam, genre d’esclave de Saint Nicolas à la mode coloniale. Mais ce n’est qu’un leurre ! Une récupération comme on dit aujourd’hui. Avec un esprit bas, genre boîte de Banania. Laissons les Noirs tranquilles : ils ont bien autre chose à faire que les guignols pour Blancs ! Tandis que leurs blessures, œuvre de ses derniers, ne sont pas encore tut à fait refermées. Ce n’est vraiment pas la peine d’en rajouter avec un folklore aussi con que récent ! Revenons aux albosiaux d’antan… Et à toute confusion créant les mythes en toute ambiguïté. Zwarte Piet n’est qu’un blanc. C’est le Père Fouettard, Ruprecht ou bien Schmützli selon diverses variantes locales et différents. Mais c’est lui, nom d’un dieu ! Ou bien de quelqu’un d’autre !

On aurait préparé Noël en cette grande maison. Une maison carrée, une maison de maître. Une maison de marbrier cossu, de patron d’autrefois, dans le vallée riante de la Thure. Là se trouvent de grands arbres amitieux. Des solitaires leurs parlent quand il ne fait pas trop froid. Aussi croissent-ils, tranquilles.

Il y aurait  des coloches, des « tartes à l’chuc », des tartes au riz à bords charnus, des flamiches. Mais aussi une bûche de Noël, parce qu’on est moderne. Mais sans oublier les cougnoles dodues. Et la dinde. Ou alors une oie !

On aurait ressorti les beaux verres de cristal et les gamins infects, se dissiperaient trop bien sachant que ce jour-là on ne giflerait pas. En regardant la nappe d’un peu trop près, ma foi, on aurait découvert quelques traces de taches anciennes pâlies par des lavages foutrement efficaces et de l’eau écarlate comme le sang du Christ. Sauf qu’elle incolore comme les taches en question qui ne demeurent blanches que parce que la nappe l’est ! ..

En ces noces convenue quelqu’un pourrait venir. Du moins en pur symbole parce qu’en vie véritable on n’a jamais vu ça. Ou alors chez les nobles qui regardent de haut. Quelqu’un ?

On découvrirait au beau bout de la table un couvert mis pour rien : C’est pour la part du pauvre. . On y déverserait un peu de bisque en en boîte, en servant tous les autres. En espérant en douce que le pauvre ne viendra pas. Il ne vient jamais, d’ailleurs. Ou alors, quand on est treize : on invite n’importe qui. Même un bâtard. Mais ce n’est pas un pauvre. Ou alors, autrement.  Viendrait-il ? On espère que non ! Mais on ne le dirat pas. Hélas, un pauvre ça pue, je ne vous dit que ça ! ! On  préfèrerait quelqu’un d’autre. Et pourquoi pas Saint Nicolas ?  Mais non…

Zwarte Piet peut-être.  Et d’un geste assuré il jetterait à tous des speculoos aux formes humaines, mais obscènes. On les regarderait tout en s’émoustillant. Des gaillards brueghelliens à la gueule de reître foutraient sur ces biscuits des filles de fermes hilares aux poitrail abondant !

Et Zwarte Piet désignerait la bûche, ô pâtisserie onctueuse, crème au beurre manié. Pétri comme un cœur gras par des amours d’axone ! Et qui, qui, devenu trop lourd n’aurait plus comme destin que devenir pommade. Et dès la bûche en bouche, elle deviendrait vrai bois : les dents s’y planteraient, déchaussées des gencives et le sourire des gens serait rouge !.

Ou alors, on baverait du sang sur des huîtres vivantes qui s’en passeraient bien. Et Zwarte Piet rirait en disant aux plus vieux que la mort est toute proche. Et que ce noël-ci est peut-être le dernier… 

Puis il s’esclafferait,  peloterait des filles en hurlant comme un fou des choses impertinentes !

- Je t’assiérai, ma belle, sur le presse-citron, Et je te tournerai pour te faire mousser!

Zwarte Piet, le fouettard cajolerait du martinet quelques fesses offertes et ricanerait en foutant la plus grasse des filles de la maison. Quelqu’un s’exclamerait pour faire bonne figure :

-On ne sait  « qui qu’en grogne » D’ailleurs, on ne sait plus pourquoi quelque chose ou une autre. 

- Le fait est, ajouterait la plus grasse des filles en haletant, qu’on ne sait ni ne peut mais.  Ni rien à ceci, grâce de dieu, pas celui qui viendrait de naître dans la paille, mais celui, ou cet autre au coeur onctueux mais résistant  comme un pou que l’on croque ! .

- « Qui qu’en grogne » ou « qui qu’en poise » ? Répondrait Zwarte Piet.

La fête continuerait, ce serait Noël après tout ! Avec son plein, fricassée de cœurs tristes redevenant tripaille et boyaux dégueulés.  Parce l’amour voulu qui ne recule pas, qui embrasse mémé, qui ne tue pas Tata, cette vieille salope qu’on hait les autres jours mais paix en celui-ci sur la terre des hommes, on tuera demain, sinon c’est malpoli, parce que l’amour voulu ,disais-je en commençant cette sesquipaedia, ce n’est pas du gâteau ! .

Tiens, la plus grasse des filles part avec Zwarte Piet, le père Fouettard noiraud. Délaissant son mari, elle va se faire foutre. Encore ? Encore ! Et va z-y donc !

Elle saurait qu’elle souffrirait ! Mais l’ennui serait mort !  Et ça la changerait quand striée sous le fouet elle sentirait la langue brûlante de l’amant incongru :  Zwarte Piet  lécherait toutes ses déchirures. Et même, il tenterait  de déchiffrer, de l’apex dardé comme un oeil de voyeur, le sens de ces zébrures : Calligaphie obscure, Le sang pète le feu.

Voilà, je vous le dis, ce qui arriverait. Si… Peut-être… Mais je n’en suis pas sûr !

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