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orlando de rudder
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24 décembre 2006

A perte de vue.

En briquant le carrelage, je m’éveille : Mon cœur s’élance à perte de vue car c’est un cœur à yeux.

Je ne suis pas du genre à m’offrir un coeur aveugle. Même si c’est moins cher. Et que l’amour ne l’est pas. Pourtant, je ne suis pas riche.

D’ailleurs, je ne peux rien acheter, ce mois-ci.

A cause de la paye mince. Car j’ai encore la lâcheté de travailler. Au lieu de tuer des gens pour les voler. Des gens qui ont de l’argent. Mais je n’en connais pas. Du moins personnellement. En plus, la moindre des morales voudrait qu’on les tue salement. Car ils sont moches et nuisibles.

Or, moi, je suis propre. A rien, certes, mais propre. C’est pour cela que je n’ai plus de sous. Car j’ai acheté un bon produit. Biodégradable comme moi. Mais en beaucoup plus cher. Un bon produit qui fait briller les sols.

Et donc, en briquant le carrelage, je m’éveille. Mon cœur s’élance à perte de vue, pour contempler l’immensité éblouissante de la campagne. C’est beau, la campagne. Mais pas très malin. N’empêche qu’on se dit que c’est bien dommage, de travailler, de n’avoir pas de sous et de ne pas passer sa vie à contempler l’immensité éblouissante de la campagne. Bien sûr, on s’ennuierait. Plus c’est beau, plus ça lasse. Mais on n’a rien sans rien.

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