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orlando de rudder
orlando de rudder
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19 décembre 2006

A main nue

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Qu’est-ce qui est collant à mes doigts, maintenant ? Ah oui : Le poisson .Je l’ai mangé à main nue. C’était gras, c’était bon.  La sauce moutarde m’a tapissé l’index, puis les autres… Je les ai sucés, chacun par son nom. Mais je n’ai pas assez léché, puisque ça glue encore.

Je crois qu’il va pleuvoir : j’étendrai la main droite. On me croira nazi parce que j’aime le poisson. A main nue.

Et que je n’aime plus cette femme que j’aimais, je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça, j’y peux rien. Ca m’embête…

Je vais la quitter. Faut-il être méchant ? Ca lui ferait moins de mal. Mais je ne lui en veux pas assez. M’en fous presque. C’et bien pire ! Et puis, autant le dire : la solitude me redonnera la grâce, me rendra pur de toutes amours comme il faut. Confortable. En mangeant ce poisson, j’ai pensé que mon âme se figeait aux fenêtres. Pour les embuer. Je dégustais en silence. A main nue.

Au même instant, la canalisation du radiateur chuinta. Normal. ON l’entend depuis des années.  Tout les jour, on s’observait à distance en pari stupide : lequel serait le premier à ne plus aimer l’autre. , On se défiait à distance, avec ce respect si pratique dès gens qui croient s’aimer.

C’est pour cela qu j’ai gagné le pari. Par clairvoyance. On dit que la chair de hareng, ça rend intelligent. C’est peut-être pour ça. En fait, je en voulais pas le savoir, le désamour. Parce que ce n’est pas commode ! Ca rend le quotidien morose. Mais l’amour à la flan, c’et itou pareillement ! Alors, foutons le camp ! …

Il aurait fallu faire réparer le radiateur. Pourtant c’est un beau, un cher. La qualité, finalement, ça fait faire des économies, parce que ça dure longtemps. L’amour ça chauffe aussi. Mais on n’a rien sans rien. Quand même, le poisson à la sauce moutarde, c’est excellent.  Surtout à mains nues. Mais ça colle aux doigts.

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Commentaires
P
Moi, j'ai du mal à manger avec mes doigts, est-ce pour ça que j'ai aussi du mal à rompre ? <br /> ----------------------------------------------<br /> Pour ce qui est du salut nazi. En 1982, je sors d'une des premières ( en fait la première) boutiques de fringues que des amis ont ouverte rue de Rosiers. Il pleut, je tends le bras droit... C'est pas l'endroit...<br /> <br /> Quelques temps après j'entre dans la même boutique d'où Delphine Seyrig ( en voisine) sort. Distraite, elle rate la marche et tombe dans mes bras... " Excusez-moi " me dit-elle de sa voix violoncelle... Je fais donc partie, avec Samy Frey, Michael Lonsdale et quelques autres, de ceux qui ont tenu Delphine Seyrig dans leurs bras. Ah non mais !
A
Un p'tit truc sur la bit de Sevran. Tu vas adorer mes chéris: http://www.blogg.org/blog-50803-billet-500907.html
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