Retour...

Il revenait, les mains nues, le pantalon solidement rapiécé. Avec une belle chemise qui paraissait solide. Il obéissait à ses propres poèmes. Il dédaignait l’amour qu’il avait trop surfait.

Il se sentait solaire, amant, époux. Mari des étoiles ou de la lune, qui sait ? Il chantait quelquefois à voix forte, mais douce. Alors, les yeux clos, il se ressemblait presque !

Car son multiple visage se perçait d’yeux foldingues. Qui changeaient tout le temps, à cause des choses vues. Il prenait l’air curieux des pays envisagés, traversés, fuis. Il aurait tant aimé rester à la maison.

Comme un ogre assouvi ,il revenait de loin en homme qui a connu chacune des grandes faims. Il avait dû semer des récoltes amères. Et des raisons austères morales à ne pas suivre. Dans un auberge cossue, il empêcha un jour un suicide manqué d’avance. On le remercia. Encore un malotru à déchirer les astres !

Il trouverait bien quelque chose à faire. Un métier ? Pourquoi pas ? C’est une bonne raison pour demeurer là, ici, quelque part ou ailleurs. Il achèterait des outils. Les meilleurs. Ceux qui blessent le bois. Et font vivre les hommes. Il en souriait parfois.

Il écoutait avec une attention farouche. Il préférait l’automne à toutes saison visible. Alors les larmes, c’est drôle, ça ressemble à ces pluies que le vent désaxe et qu’on prend dans la gueule. C’est le temps idéal pour de puissants alcools !