Fraternité de peau
Fraternité de peau, même dans le sommeil. J’aime pas top que tu m’aimes parce que ça fait désordre. Et puis l’amour dans la nature c’est pas de l’émotion pratique. C’est fait par l’homme, l’amour, le vrai, alors bien sûr c’est pas si cru .Comme la faim atroce des loups ou des corbeaux croquant des yeux. Il faut du cruel pas du mou du melliflu, du fort, du doux ! Du trop piquant, du trop amer, de l’acidulé agaçant, du genre qui vous carie les dents. Si t’en veux plus, t’en auras moins.
Si l’on s’aimait à coups de vrai on ne pourrait rien faire d’autre. Il faudrait n’être sûr de rien, foncer devant, bosses sur la tête. Manger nos poux et s’érafler avec les ongles de la caresse. Ne jamais dire de mièvreries mais de grosses vacheries veules. Certains amants sont trop perdus et puis noyés dans la soupière : Si t’en veux plus, t’en auras moins. Il faut comprendre et désirer. Le reste on ne sait pas très bien. Tagada pouèt'pouet' et tsoin-tsoin!
Il faut muscler l’inadvertance, tenir autant que résister aux églises et aux belles robes ne jamais trop s’avouer de choses garder secrètes quelques aucunes. Si t’en veux plus, t’en auras moins. Autant savoir s’égosiller, fous et barbares en s’accointant dans un lit qui geint du ressort dans une chambre un peu clandestine. Il y aurait un jour blafard, on aurait bouffé le soleil : l’amour ça fait très mal aux autres. C’est pour ça qu’ils ne nous aiment pas !
Si t’en veux plus, t’en auras moins : Il faudrait que ça tire-bouchonne comme des chaussettes mal ajustées, que ce ne soit jamais ainsi qu’ on aurait voulu le penser. Tout doit même pouvoir arriver. Si t’en veux plus, t’en auras moins. Il faudrait l’incongruité, du salace et des tubercules, des politesses exacerbées, des jurons tandis qu’on s’embrase. Parce qu’il nous faut braiser nos cœur au petit feu des mijotage de chair de sang, de dire oui, de dire non, basta cosi !
Des roses avec des rats perdus et des poireaux dans le potage, des roudoudous, de la vertu, des cochonneries, de la rage. Des évidences et du trop plein : Si t’en veux plus, t’en auras moins. Et puis de l’excès en tout genre, de gros bisous obscènes-obèses avec des je-ne-sais-pas-quoi. Des foutaises et des randonnées . Des yeux en accent circonflexe et sans doute même tuer des gens.
Ni par malheur ni par complexe, tuer des gens juste à l’évidence parce qu’ils osent ressembler à ce qu’on refuse d’avoir été. Ou peut-être les laisser vivant, tant pis pour eux, nous on s’en fout. Après la baise on est gluants. L’amour c’est quand on a vécu. Chute à l’envers puisqu’on s’envole ! En attendant les floraisons : fraternité de peau, c’est tout. Si t’en veux plus, t’en auras moins.