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orlando de rudder
orlando de rudder
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17 novembre 2006

Mélancolie d’automne.

Je ressens, au fond de l’être, là où les profondeurs recèlent comme des poissons trop christiques et salés, des veules  toute-puissances peu limpides à tout prendre, une mélancolie de derrière les fagots. , Ca doit être l’automne aux langueurs d’ocre feuillu, de terre bien détrempée et de repas somptueux.

La lune s’amuse aussi à se faire assez rousse : Elle est pleine à craquer mais n’enfantera pas.  Elle est trop solitaire ou quelque chose comme ça. Elle est splendide quand même .On se laisserait prendre à tous ces maléfices, carrefours, hécatombes, férocité de Diane et sorts jetés en vrac.

C’est pour ça qu’en ballade, entre chien et loup, je ressens ces poissons, ce gonflement du cœur qui comme un gland obèse effraierait l’écureuil. Ca bat comme une tocante et le temps passe, badaud. Il y a du mystère qui ne m’impressionne pas : j’en suis un pour moi-même et ça va comme ça.

Alors, ces sentiments qui nagent comme des perches, des carpes à farcir ou des brochets dentus, me jouent la carte austère du pendu tempérant, mélange de deux honneurs et de mauve et de treize ou encore de quatorze, ce qui fait un de plus. Encore- faut-il le dire ?- un tarot de casé !

L’arcane me renâcle et la lame me fend les prunelles intérieures du regard d’en-dedans : Mon corps veut se mentir et me faire croire encore qu’il y a de la jeunesse dans mes vieux os flapis.

Me voici aquarium de sentiments fluctuants, d’ « à quoi bon » acceptable, de nostalgie nappée d’un sirop bien épais de sureau ou d’érable.

J’aime bien mes souliers, double cœur à deux temps. Ils me permettent au moins de m’éloigner du bois. Et des mélancolies indicibles, poissonneuses qui me semblent cracra. Mais en rentrant chez moi je me déchausserai, décervelant ce cuir qu’il faut encore graisser. Et mes chaussures vides cesseront de penser.

Alors je verserai un alcool très brutal me faisant frissonner comme un tremble en émoi dans un verre de cristal, le dernier rescapé du service à la con d’un mariage ancien. Tout ça pour secouer mon vague-à-l’âme odieux. Pour fabriquer céans un sourire forcé en mentant comme je peux. Puis je dirai sans force, et ça sonnera faux, que

- Moi, tout ça, bien sûr… Eh bien …

Ô silence clapoteux des poissons immobiles ! Reprenons, pas trop fort, la phrase interrompue :

-         …ça m’est égal !

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Commentaires
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et un tarot de casé, ça use ça use <br /> et un tarot de casé, ça use les souliers
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