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orlando de rudder
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31 octobre 2006

Naturellement

Ad Ovidum.

L'idéologie actuelle de la nature me fait peur.PArce qu'elle ne respecte ni l'homme (surtout pas!) ni la nature.Elle rabaisse l'un et prend l'autre pour un capital. C'est de l'agiotage, du calcul de l'économie d'énergie... Métaphores du fric, de lm'héritage, de la banque, calcul et bassesse, morne comptabilité de spéculateurs...

Je ne serai jamais écolo. J'aime trop les arbres et les fleurs! C'est la différence qu'il y a entre le randonneur (j'ai randonné!) et le vagabond, le sportif et le tzigane, le naufagé et le fier sportif de la route du rhum vendu à la pub, l'alpiniste et le chamois: l'écologisme st en-dehors et exclut l'homme.LE vagabond, celui qui a faim, qui sait que la nature est aussi vache que tendre vit autre chose. Une autre communion. MAis tout le monde n'a pas eu la chance d'être pauvre, de s'en être sorti, d'avoir dormi sous un ciel sans étoiles. Car je pense qu'il faut le précaire pour comprendre: remplir sa pipe de tussilage (c'est pas mauvais...onpeut y mélanger des pétales de violettes, alors ça devient bon: ce qu'on fumait jadis, dans les fameuses pipes retrouvées à Pompéi et ailleurs.L'homme est "naturellement" fumeur! quand il a le sens du sacré, qui pas forcément religieux ou croyant.Il aime fumer comme certains oiseaux toxicos qui s'enivrent près des bûchers, des feux de bois, des incendies) et pester parce que ça s'éteint tandis qu'on devient une wassigne détrempée sous la sale pluie de merde. Et entendre...

Entendre la nature. La matière. Pas seulement les cris de la nuit.Mais la grande respiration. Celle qui fait comprendre la fragilité. Celle des gens qui marchent avec des godasses à trous, pas des chaussures étudiées et chères. Ceux qui rigolent pas, qui morflent et tiennent parce qu'on vit quand même, comme la petite misère qui persiste dans les ruines. Il faut aimer la nature, la matière  même teigneuse!  Et sans la mettre sur un piédestal! Elle est intime et salope, moche et superbe,parfumée et puante: complète comme le faux pain pour bourgeois. MAiis en vrai.

Et refuser la vision bourgeoise des écolos qui louent sans comprendre. LE rapport à la nature, les Romains l'avaient compris et les Irakiens aussi (marrant de dire "Irakiens", non?),inventeurs du vin et des vieilles épopées s'il est profond, vrai, est ambigu, amour et haine, fascination, révolte et offrande, violence et tendresse dans toutes ces contradictions qui fondent la vie, et particulièrement l'humain capable demanger ce qu'il aime et d'aimer ce qu'il mange...

Tendresse qui mord, fatum pervers, cet amour-là fait mal souvent? Et cela m'évoque le gel, les oreilles cassantes, la peur, le vent insidieux. On tient, on résiste, on dit: "quand même", on avance, on mâche de l'écorce pur calmer le mal de tête,le froid au crâne quand on a perdu son chapeau, on marche, la vie est moche, le ciel est bas,la froidure pue la mort.Mais on vit, quand même, quand même, quand même...

Nous avons besoin de ferveurs hautaines, d'appétits âpres, de grandeurs vachardes, d'amour qui mord! Nous avons besoin de nature qui fait mal. De matière mastoc. De vérité brute. Nous avons besoin de poésie viandeuse qu'on croque avec des dents de carnassier gourmand aussi tendre que brutal , de désirs mafflus et malpolis, de soifs inextinguible que ça fait mal partout, de trucs qu'on ne connaît pas, de trucs qu'on connaît trop, de fleurs à la con, d'oiseaux bouffis stridulant des chants qui lassent, de saloperies de cigales qui nous emmerdent, de chélidoine pour les verrues, de bryone pour crever moche, d'orties pour la soupe, de tanaisie pour la fièvre, avec ses pompons jaunes de marin en pleine crise de foie,  et de paysages automnaux, comme les bières, hi! hi!  Nous avons besoin d'être là, fragile, infiniment présent même quand on a mal aux pieds avec plein d'ampoules parce qu'on a marché connement on ne sait pas pourquoi puisqu'on va nulle part, du coup on ne s'égare pas même si on se perd! Oui, la nature matière est là,et zut, nom de Dieu de merde! Dommage et tant mieux!

Nous avons besoin de vertus plus hautes! D'amour... pas de banque!

Honneur et gloire au salsifis frit!

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Commentaires
N
J'aime bien l'idée de la tatin d'endives, je n'ai pas encore essayé, il faut du temps pour les bonnes choses, les mauvaises m'échappent trop vite parfois, souvent, et j'aime les tripes à la mode de Caen, mais pas avec n'importe qui ni n'importe où. Ces plats se mangent-ils froids ? Juste retour des choses, je m'amuse beaucoup à vous lire. Donc sortir Bottero, avec 2 T des rayons de ma bibliothèque et ses potages d'aulx irakiens, ses tablettes d'argiles et le premier vin trouvé. A votre santé !
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