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orlando de rudder
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25 octobre 2006

Hommage à Brassens.

Pour PP le Moqueur. Et que Paul Fort me pardonne!

On l’appelait « pauvre Martin ». Mais aussi « Pauvre Misère », parce par chez nous, dans la campagne, on cultive le pléonasme et la betterave. Il s’en allait trimer aux champs, comme nous tous. C’était dur, on se crevait. Des fois, les chefs nous cognaient. Mais lui, le Martin, cauteleux, servile, il en redemandait ! Même que, tout en trimant tandis qu’on nous maltraitait, il entonnait un doux chant à la con. Genre sirupeux. Chansonnette, quoi...

Fallait le voir faire l’humble devant les propriétaires ! On n’a jamais vu une serpillière pareille ! La soumission à ce point, c’est vraiment dégueulasse !

Fallait le voir labourer, ce connard de Pauvre Martin ! Il attelait à la charrue un cheval aussi répugnant que lui. Un petit cheval blanc, qui bossait comme un nul, qui jouissait d’être esclave et en redemandait. En voilà, une sale bête ! A tel point que les autres canassons ne pouvaient pas le blairer : ils le laissaient cheminer devant et restaient tous loin derrière. Parfois, certains lui refilaient un coup de sabot en vache… Bien fait pour sa gueule !

Quand on en a eu marre de bosser comme des cons pour pas bézef et des gnons, on a fait la grève ! Et ce con de Martin, toujours à la botte du Maître s’est engagé dans la milice patronale ! Avec son cheval immonde, il nous coursait pour nous cogner, suivi par les autres nervis, tous derrière et lui devant, embauchés par l’Association Chrétienne des Gros Propriétaires Terriens ! Salaud de Martin !

Et son cheval petit cheval blanc nous chargeait, toujours devant les autres ! Parce que les autre chevaux, ça ne leur plaisait pas trop, la violence des riches ! Alors, ils restaient tous derrière ! N’empêche qu’il était vicelard, ce bidet couleur lavabo ! Il adorait nous piétiner ! Il jouissait en transformant les hommes de peine en bouillie sanguinolente, tandis que Martin chantait son éternel doux chant, avec un air victorieux et satisfait ! C’est vraiment moche, un jaune sur un cheval blanc ! Ca faisait dégueuler tous les autres bourrins !

En ce temps là, on ne rigolait pas ! La grève a continué. Alors, c’est devenu une jacquerie. On est devenus cruels, comme le sont les vrais pauvres, même que ça révulse les riches ! On a réussi à capturer Martin, on lui a fait creuser sa tombe, parce qu’on ne va pas déranger les gens, un terrassier, un fossoyeur pour une merde pareille, et puis on l’a buté salement. Lentement. A la dégueu! On a bien rigolé en le voyant crever !  Non mais des fois !

Les chevaux sont moins cons que nous le croyons : ils ont continué à suivre, tous derrière et lui devant ce salopard de petit cheval blanc. Ils te l’ont trucidé sévère ! Alors on l’a bouffé en tartare épicé ! Il n'ya rien de meilleur que la viande soumise!

Vive la liberté ! Vive la sociale !

Bon: j'apprend que ce texte est dû à l'ineffable Marthe Fleurant, la bolducéenne revisitée, que ce n'est pas écrit par Brassens! CA n'empêche pas qu'il s'agisse d'un éloge de la soumission veule et que ce pauvre Martin mérite son sort! Il l'a voulu, il l'a cherché, tant pis! Nous autres, fils de Prométhée, on en rit avec Rabelais et la Boétie (les vrais amis, pas les "copains"!) et nous avons besoin de vertus plus hautes! Les riches ont de la chance quand les pauvres sont aussi cons! Il y a des oppressions méritées! Et c'est bien la peine qu'un vrai de vrai humain soit mort sur la croix pour nous montrer le chemin de la liberté! Son sacrifice en doit pas être inutile...

N.B: je parle évidemment de Spartacus!

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Commentaires
Z
Tout à fait d'accord avec le moqueur en question ! Je connais quelqu'un qui vote FN et qui aime Brassens. Et y en a d'autres.<br /> Dans le genre gnangnan, chez Brassens, le plus dégueu est encore :"Un' jolie pervenche qui m'avait paru / Plus jolie qu'elle"... Aïe aïe aïe !<br /> Mézenfin, je pardonne beaucoup à ce vieux con parce que ses chansons endormaient mes chats en voiture et que, cinq chats qui hurlent à la mort sur une autoroute encombrée, c'est pas une vie...
P
Ben oui! C'est elle !<br /> <br /> Et toute francophonies confondues, Marie-Noël à coté est une dangereuse bolchevique et Lucie Delarue-Mardrus, le comble de la modernité...<br /> <br /> Cela dit, je viens de déclencher sans le chercher sur un blog que je pensais ami un débat comparable à celui que j'avais à dessein provoque sur le mien à propos de Serge Lama ( j'y ai repris une partie du commentaire que je vous ai adressé à ce sujet et à l'instant.) Le fait que les thuriféraires de l'un et de l'autre se ressemblent induirait-il que les objets de leur adoration se ressemblent aussi ?<br /> Allez y jeter un oeil... : <br /> http://blog-hrc.typepad.com/ressepire/<br /> <br /> Ils commencent vraiment à me les monter en neige , avec leur poète... (Pouët-pouët...)<br /> <br /> On va faire simple et pour ne parler que des morts... : si Brassens est un poète, que sont Baudelaire et Francis Ponge ? Du Bellay et Char, Tardieu et tant d'autres. <br /> <br /> Merdre ça suffit ! On se croirait dans un "Mot pour un autre"...
O
Bon sang! C'est de Marthe fleurant, la néo-boduc aussi gnangnan que Leclerc? LE Canada francophone a Réjean Ducharme, Gaston Miron, Nelligan et tant d'autres... mais il se les garde et nous envoie sournoisement les Leclerc et Fleurant! Et la Dion qui nous file des boutons! Ce n'est vraiment pas sympa!
P
Cher Orlando<br /> <br /> L'analyse que vous faite de cette chanson lénifiante de Marthe Fleurant ("paradis après mort d'épuisement, en attentant, bosse !" s'il n'en a pas écrit le texte,il l'a choisi c'est presque pire...) me confirme dans cette idée que comme "le Mexicain" dans les "Tontons flingueur", Brassens "avait l'esprit de droite". Ca au fond, je m'en fous, mais je n'aime pas qu'on essaie de me faire prendre les vessies pour des lanternes... <br /> <br /> Et je m'aperçois aussi d'une chose curieuse, c'est que ce gros plouc avait réussi à créer avec son public des liens affectifs très ténus, et que s'attaquer à Brassens revient à s'attaquer à un copain, un ami, voire un parent de celui qui vous lit...<br /> <br /> Vous pouvez donc ainsi et sans vergogne conchier Victor Hugo, gerber sur Mallarmé, rigoler de Baudelaire, ou vous gausser de Char mais, attention ! Brassens, le tâcheron pour dictée d'un certif qui n'existe même plus : pas-touche !...<br /> <br /> Ah ! il y a tant de gens, bien que Molière ait été précis à ce sujet, qui confondent vers et poésie. Ce sont souvent les mêmes qui confondent les adjectifs "romanesque" et "romantique"... Ah! les mots, toujours les mots... <br /> <br /> Le problème avec Brassens, c'est que, bien que ses admirateurs le présentent comme un anarchiste, (frisson de périnée de l'auditeur-bourgeois ou non- qui s'encanaille sur un microsillon, comme on se branle sur une photo porno), il reste plus proche de Maritain que de Ravachol... <br /> <br /> C'était pas la peine de moquer le Père Duval dont il est bien plus proche qu'il ne l'imaginait...
M
les chevaux sont des bêtes vicieuses, capables de filer une ruade à celui de leurs congénères qui les précède dans la file!
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