Tournée de Boulanger dans un village du Doubs.
Le pain, comme une alerte, s'annonce par la trompe. Borroillots, me voici semble dire le chauffeur. Il faut dire qu'il conduit conduit un camion trépidant. Quelques uns se dépêchent, se groupent et puis s'attroupent. Valentigney-Bruyères, c'est le pain qui arrive! On se dit, on se parle. Un peu de farine tombe d'une miche de campagne. On va vite: il y a du manger sur le feu.
D'autres, là, ils ont ce qu'il faut. Il y a du pain chez eux. Un peu rassis, peut-être, puisqu'il est de la veille. Ils déclarent:
Mais n'attendons pas, non, quelqu'un après quelqu'un: une file d'attente, ça rappelle la guerre, enfin, l'occupation. c'est fini, maintenant. Il ne faut plus attendre. Le pain doit demeurer accessible évident. Il n'est pas plus mauvais qu'en mille neuf cent trente huit. C'est moi qui ai vieilli. Dimanche après-midi, nous irons en Alsace. Ou alors à Belfort, pour voir le lion, qui dort, malgré son air d'avoir l'air de rugir, ou de s'y préparer.