Musique!
Musique savoureuse, musique goûteuse... LEs Parisiens avisés iront certainement là!:
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Vendredi 6 octobre à 19h30
Salle Gaveau
Dans le cadre de « Paris Musiques », le quatuor Arpeggione crée le troisième Quatuor de Denis Levaillant "Voyage tzigane"
(création mondiale, commande de Musique nouvelle en liberté)
Au programme également :
Joaquin Turina : La Oracion del torero, pour quatuor à cordes
Leos Janacek : Quatuor à cordes n° 1 "sonate à Kreutzer"
Quatuor Arpeggione
Isabelle Flory (violon)
Nicolas Risler (violon)
Artchyl Kharadze (alto)
Marie-Thérèse Grisenti (violoncelle)
Salle Gaveau
47, rue de Boétie
Paris (75008)
Tel. 01 49 53 05 07
Voyage Tzigane est mon troisième Quatuor à cordes. Le premier, Les Heures défaites, est une nuit emplie d’images ; le second, Le Clair, l’obscur..., est une méditation dramatique et colorée. Celui-ci est un déplacement imaginaire tout au long de la route tzigane qui, partant d’Inde du Nord (Premier mouvement, 6’30 ), traverse l’Europe centrale (Second mouvement, 3’30), pour faire étape en terre flamenca (Troisième mouvement, 4’ 30).
La couleur tzigane a imprégné l’ensemble des musiques de ces pays si éloignés, et il est toujours possible d’entendre de nos jours des jeux de questions-réponses imitatives de chants d’oiseaux aussi bien en Inde qu’au Sud de l’Espagne : c’est avec cette couleur que je commence et termine mon voyage.
Depuis quelques années, j’ai entamé un « voyage immobile » qui me fait traverser des contrées et des langues étranges, étrangères. Dans mon atelier de compositeur, je fais le tour du monde, des mondes, dans la quête de quelques invariants que je pressens exister sous les différences de toutes les musiques ; je les isole, puis je les façonne au gré de mon imaginaire.
Je prolonge en cela, me semble-t-il, une tradition profonde de la musique française qui incite à créer son propre folklore imaginaire.
Denis Levaillant
Pour 2006, nous avons privilégié la génération intermédiaire ; celle qui frise ou vient de dépasser la cinquantaine et qu'on affuble parfois du surnom de Baby-boom, parce qu'elle correspond à cette vague de naissances qui fit suite à la Seconde Guerre mondiale et se prolongea jusqu'au milieu des années cinquante. A vingt ans, les mêmes allaient constituer les forces vives de mai 68, de la pop et du rock ; mais force est de constater qu'on leur doit aussi, en France, certaines évolutions importantes de la musique contemporaine. Héritiers pour une part de l'avant-gardisme des années cinquante, précurseurs pour quelques-uns de la révolution tonale des années quatre-vingt-dix, ils ont ouvert leurs voies singulières entre ces deux jalons.
Il me semble qu'avec Philippe Manoury, Pascal Dusapin, Tristan Murail, Denis Levaillant, Valéry Arzoumanov, Philippe Hersant, Edith Canat de Chizy et trois grands disparus auxquels nous souhaitions rendre hommage — Gérard Grisey, Olivier Greif et Jean-Louis Florentz —, nous aurons au moins esquissé le tableau d'un paysage musical, où le post-sérialisme, la musique spectrale et d'autres démarches se rejoignent parfois dans la même quête d'une sensualité sonore élaborée.
Benoit Duteurtre
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