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orlando de rudder
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15 juillet 2006

L'amour universel est un confort gluant!

Sur les blogs mysticards on parle vachement plein d'amour universel. Les zamidézanimo, anti-tabac militants, végétariens, zindouwïstes et zénistes, yogateux ou christianisants (leur dieu jouit quand on souffre) et autres biophobes s'en délectent, se pourlèchent, la conscience-marsmallow, l'âme fraise-tagada et le coeur allégé comme un vrai yaourt bio! Poétik Gladiator (pascal Perrot) m'envoie ce petit poème impro contre l' amour universel, cette hypocrisie gnangnan qui fait tant de bien à ceux qui s'en réclament et s'en engorgent! On voit, sur les blogs, des dégoulinances visqueuses à ce propos. Cet "amour" qui n'en est pas donne bonne conscience à ceux qui n'ont jamais affronté de vrais problèmes, qui n'ont jamais expérimenté certaines atteintes... Et qui ne savent pas que lorsqu'on en a vraiment bavé, on peut aussi apprendre à maîtriser la haine inhérente à chacun, cet affect fondamental et destructeur qu'il faut vaicre.aui n'a pas connu la haine, l'humiliation, qui n'a pas senti l'horreur profonde de la douleur infligée ne peut parler d'amour universel: c'est trop facile! Tout amour n'est qu'une victoire. Une vilence faite à la violence. ET se bâtit sur els cendres de sopropre malheur. Voici donc le poème: Tiède et sans consistance, visqueux, interchangeable J'ai banni de mon cœur l'amour universel Mon amour à moi est exigeant et féroce Acéré, désertant toute compromission Il assume sa part d'ordure et de miracles Coups de foudre et de sang, mon amour se mérite Il n'est pas ce tissu de frustrations, de haine Qu'on couvre d'un vernis de mystique gangrène Sourire obligatoire à tous, et tout le temps Pour ne pas affronter ses gouffres intérieurs Grattez, et vous verrez la rancune et l'envie Entrer en expansion, incontrôlables, à vif Ma mort, ma solitude et le sang vicié Des pulsions inexcusables mais vitales Marchent à mes côtés, et je ne le tais point Mais entre nous existe comme un pacte fragile Oui, mon amour demeure instable et périlleux Je n'irai pas jusqu'à nier sa cruauté Mais il est vif, intense, entier, inaliénable J'ai déchiré le masque des prêtres du néant Pascal Perrot N'est-ce pas beaucoup plus noble que les déclarations gnangnan qui sont si confortables: "j'aime, j'aime, j'aime"... Pourquoi refuse t-on si souvent d'être humain? PAr haine de soi-même ou par connerie pure? Là dessus, si vous grattez un peu, si vous laissez parler els gens qui se targuent d' "amour universel", de non-violence, etc... LE masque se déchire vite et la violence surgit... Vulgaire et d'autant plus virulente qu'on l'a trop étouffée! On a tant massacré pur la paix dans le monde! "PArlez-moi d'amour et je vous fous mon poing sur la gueule", disait Brassens, dans un autre contexte... Et moi, je suis non-violent. Tellement non-violent, que tous ceux qui ne sont pas non-violents, je les massacre sauvagement, après de lentes tortures appliquées et subtiles, en poussant des cris rauques de méchanceté bestiale! Na! Tout amour est victoire.Tout amour se mérite. C'est une énergie pure.Ine action, une volonté. Quotidienne, appliquée, pas de la tarte. Autrement, on se ment! Erich Fromme le disant: "l'amour n'est pas à la portée de n'importe qui"... Et se trouve hors de portée de tout marchandage mystique, de tout "négoce spirituel" intime et arangeant si fréquent chez tous ceux qui gèrentles agios de leurs affects comme un livret de Caisse d'Epargne! ! Ceux là, béats, se gargarisent d' "amour universel". Et se mentent autant qu'à nous! Méfiez-vous d'eux, ne les poussez jamais à bout: ils tuent facilement dès quils sont dévoilés! Un coeur, faut que ça cogne! Il y a plus d'amour chez Jarry ou Rimbaud que chez trois mille Gandhi ou Christ à la mords-moi-le (euh...pas trop fort toutde même) ! Hourrah, cornes au cul, vive le Père Ubu!
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Commentaires
Z
On aime Corneille ou pas..."L'amour sera vaincu ou ne sera pas". <br /> Ces ombres ne savent pas faire de phrases même inachevées, des mots mis bout à bout, à l’emporte pièce, une démonstration de la grande misère intellectuelle de ces ombres flottantes suspendues au dessus du vide, au dessus de leur propre béance. Ce désordre spirituel est des plus déroutants. Regardez bien ces mots et amusez-vous à les mettre dans un nouveau désordre, ils ne disent rien de plus. Ils ne transportent rien avec eux, leur maigreur terrifiante vous pétrifie. Ils renvoient à une existence sans jouissance et sont l’occasion de se réinventer une existence fictive à pas cher. Ils s'achètent la seule jouissance possible pour eux : s’entendre s’inventer une histoire. Si encore ils avaient le goût des mots, qui suppose un authentique amour pour la langue dans laquelle on s’exprime, on pourrait se dire : se sont de bons faussaires. Mais ils sont en deçà du plagiat, ce sont des caricatures grossières sans le trait.<br /> <br /> En veux-tu en voilà, les mots sont prostitués sur l’écran gris en passe de devenir noir. Ulysse s’était attaché au mât de son embarcation pour ne pas se laisser ravir par le camp des sirènes. Il avait bouché les oreilles chastes de son équipage, quelques grammes de cire peuvent sauver une vie d’homme. Il faut avoir vécu cette douce torture des chants pour comprendre que séduire est une perversion du sens.<br /> Le ravissement c’est être captif des mots qui nous sont croyons-nous adressés. Quelle méprise que de croire que nous en pouvons être le ou la destinataire, c’est une présomption innocente mais de mauvais aloi.<br /> Ces ombres s’exhibent sans pudeur ni retenue, effraction dans l’intimité de l’autre par un viol des mots. Aucune ponctuation ne vient structurer ces parenthèses ouvertes, le point est un pointillé indéterminé, dont on ne sait où il va et ce qu’il sous-entend ; quelques fois, il vous est demandé d’être explicite. <br /> Il faut avoir répertorié les mots qui reviennent dans l’éternel retour de l’identique, comme des ritournelles obscènes, en dehors de toute scène physique, dans un théâtre d’ombres fugitives et lointaines pour comprendre que ce qui couve sous ces mots ce n’est pas le désir d’aller à la rencontre de l’autre mais de se construire une histoire irréelle pour compenser le manque de tout. Dans ce miroir aux alouettes, certains ont acquis un savoir-faire dans le dire. Mais ils sont rares. Ils sont déjà presque du côté des écrivains car ils ont surmonté la paresse congénitale à la plupart de ceux qui colonisent ces réseaux. Chez les hommes cette grossièreté voulue leur donne l’illusion d’une virilité retrouvée, reconquise sur la souveraineté acquise par les femmes. La femme a suborné le dehors, elle est maintenant partout ; sur tous les terrains y compris de la guerre. Les émotions ont quitté les mots, ils sont vidés de toute lumière frissonnante, de toute beauté. La beauté n’est pas offerte, elle est à chercher dans les souterrains de l’âme, mais qui aujourd’hui est encore prêt à fournir cet effort de creusement ? Cette quête est une discipline de tous les jours.<br /> Nous volons à basse altitude, et comme chacun sait, les mots peuvent s’écraser, puissent-ils être piétinés par un amoureux dans une rage féroce et joyeuse d’en finir avec cette pollution sonore.<br /> Ceux qui ont conçu cet instrument de rencontre irréelle ont compris quelque chose de fondamental digne d’une grande découverte. L’abord ne souffre plus de la difficulté du passage à l’acte tant redouté dans la vie car cela requiert une audace considérable pour surmonter la peur d’aller vers l’autre, cet inconnu. Là les murs sont tombés, mais le piège s’est déplacé, cette facilité de l’accès a détruit le temps nécessaire à toute approche, cette aisance de l’abord a détruit le temps. On ne peut plus authentifier la démarche des autres que par une pratique assidue et quotidienne d’enquête sur la nature du dit, sa vérité, son sérieux. Combien ont dû mordre à l’hameçon empoisonné sans savoir, se retrouvant dans des situations pour le moins équivoques. Ces individus en guenilles portent un chapeau gonflé d’artifices. Ce qui les meut c’est l’immédiateté de l’approche, la liberté sauvage de dire ce qui leur passe par la tête, un courant d’air sans fragrance ni odeur.<br /> Des mots jetés par dessus bord comme des bouées de secours avant le grand chavirement. Outrance solitaire d’une bouche qui cherche dans sa propre nuit la lueur de l’autre côté, la rive non certaine, terre meuble où les pieds ne trouvent appui que sur une bouche d’égouts. L’oreille qui y reste collée sera frappée de surdité. Une erreur de cible est un cauchemar naissant, on peut encore rebrousser chemin, mais quelque chose nous a été dérobé, quoi ? Un peu de notre intégrité donc autant dire tout. <br /> Ame L
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