Hommage taquin à Anne Archet!

Hommage à l'épatante Anne Archet en réponse à son texte sur son blog, le 19!!! Alberte et Josiane. - Alors, comme ça, tu n’avales pas. - Ben non, je suis végétarienne. Alberte sourit. Décidément, cette pauvre Josiane n’avait pas changé. Dans ce restaurant assez chic, mais moins cher qu’on le croit, elle avait fait plein de chichis. Ainsi, sa salade… Elle avait commandé une salade. Il s’en trouvait de belles au menu. Mais avec des lardons, du foie gras, du poulet. Alors Josiane avait demandé une salade sans rien. Le genre de celles que les secrétaires frigides du tertiaires se tapent pour garder la ligne. Ce qu’on trouve dans les snacks pour gens de bureaux tristes. En face d’elle, Alberte, peu bégueule, plus ronde et plus marrante, se tapait une entrecôte mafflue et même du chef. A la moelle. Plus ronde , Alberte? Plus marrante aussi. Mais aussi plus dentue. La preuve, elle demanda : - Et tu est restée croyante ? - Ben oui… Elles s’étaient connues à l’institution Notre-Dame. Et là, ça rigolait pas. Sauf que les gamines, à peines nubiloïdes se racontaient des horreurs en douce. En ricanant. En serrant les jambes pour essorer l’interlock de leurs culottes Petit-Bateau. Car ça les excitait, les mignonnes, de se chuchoter des conchonneries en glapissant de rire. Pas trop fort, à cause de Sœur Cécile. Et leurs fontaines closes transformaient leurs dessous en wassingues. - Vraiment ? - Ben oui, Alberte, je crois en Dieu… - Tu vas à la messe ? - -Evidement.Sauf queand… enfin, le dimanche matin, parfois, mon mari… Alors, je saute la messe !!! - Tu sautes ? - Euh… - Et tu n’avales pas ? - Non, puisque je suis végétarienne… - Mais, quand tu vas à la messe… Tu communies ? Alberte se carra un bon gros morceau d’entrecôte juteuse dans les badigoinces. Malgré tout, Josiane… Enfin, ça lui faisait un peu envie, cette barbaque odorante. A la moelle… Elle machouilla un peu de frisée. Elle se sentait vaguement mélancolique.Mais pourquoi ? - Ben ça dépend. - Ca dépend de quoi ? - Si je me suis confessée. - Tu te confesses ? - Ben oui…Quand on fait des trucs avec mon homme… - Des trucs ? - Ben si , par exemple, je suce… - Sans avaler ? - Forcément ! Combien de fois faudra t-il que je te le répète : je suisvé-gé-ta-rienne ! - Mais tu communies ! - Et alors ? - C’est le corps du Christ… - … - Si tu est catholique, tu crois à la véritable présence du Christ dans l’hostie ! - … - C’est pire que de la viande, c’est de l’homme. Alors moi, ton végétarisme… Mon cul ! Josiane se sentit mal. Soudain. Pas vraiment mal, mais elle ouvrit la bouche pour avaler une goulée d’air. En se disant que la salade, ben oui, mais enfin, non… Elle se sentait étouffer cimme un poisson hors d’eau. Elle aurait voulu dire… elle … La voici désarçonnée… Et, dans sa tête, les mots tournaient « végérarienne, avaler, corps du Christ, confesser »… - C’est vrai, quoi, dit encore Alberte, faut être conséquente !!! Josiane se sentit un peu con. Alberte, déjà au pensionnat, elle faisait rien que de la troubler avec ses raisonnements… Josiane admirait Alberte.En même temps, elle la jalousait. Alberte avait trop souvent raison. Et Josiane se sentait nunuche… Alberte enfonça le clou : - Faut être logique, non ? Josiane se sentait vraiment trop décontenancée. Mais, cette fois, marre ! On allait voir ce qu’on allait voir !!!! Elle allait épater sa vieille copine ! Laquelle continuait : - Parce que, moi, le végétarisme, ma pauvre Josiane… Et puis quand je suce, j’te dis pas !!! Josiane ne répondit pas. Elle se redressa, cambra le dos, les nichons en avant, genre figure de proue. Elle héla le garçon. Ce dernier se retourna, l’air interrogatif. Alors Josiane s’écria : - Une entrecôte, s’il vous plaît ! - Puis elle ajouta, plus fort qu’elle l’aurait voulu : - A la moelle !!! Sur ce, elle se carra une bonne lampée de beaujolais sous les narines ! Quelle belle journée ! Orlando de Rudder.

Comments

[Chris]

hi hi hi! :)