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orlando de rudder
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22 février 2006

Le Rayon vert.

Ca tangue sur le bâteau, je le veux immobile : je décide de mon corps en son poids assuré. Je suis, ne bouge pas et le vent m’indispose. Je veux bien en mourir à force de résister ! Ciel de vache ! Pluie d'étoiles ! Astres à la vindicte renfrognée sans vergogne ! Y a du dieu là-dessous.Je ne bougerai pas ! je demeurerai pris dans la lueur d’un ciel de marmelade, orange du crépuscule, dans la douleur d’être là. Et des poissons sordides entourent ma barcasse. Ils voudraient dévorer ce que je fus. Mariage blanc d’aube à meurtre il n’y a pas si longtemps, la nuée maintenant se maquille de rouge. Y a du soleil là-dessous. Ca me ronge, mais pourquoi ? Les nuages sucrés sont des barbes-à-papa, rien n’est plus dangereux que ce genre de douceur. Je ne risque plus rien : j’ai des caries au cœur. Mais mon foie bouge encore. Ca peut toujours servir quand les déités voraces lâchent chiens et vautour. Dieu règne sur les bêtes. Et des poissons sordides entourent ma barcasse. Ils voudraient dévorer ce que j’aurais pu être. Y a du vide consistant, à couper à la scie, qui défie le couteau comme de la vieille carne. Mais je veux rester là, sur un bâtreau maussade, et mourir comme ça, sans vautour ni sale chien. Un ciel du Nord ! Et des oiseaux qui puent le très beau paysage pour qu’on se croie heureux en exaltant, Tudieu, le miracle éternel de Celui qui sait tout. Y a du Seigneur là-dessous. Tout silence venteux parle pour le Créateur. Voici ce qui me prie : Des poissons sordides entourent ma barcasse. Ils voudraient dévorer ce que je ne serai pas. Un couteau d’arc-en-ciel n’abolit pas le sang. Dire qu’il bat en cadence comme des ronds appuyées ! Comme des youpis d’enfance : Y a de l’éternité là-dessous.Je n’ai pas mon ticket pour les chevaux de bois. Ni mon petit bâton pour démarier l’anneau. Vautours à pigeon-vole et violettes à la con ! Etoiles en flocons, rayons aux yeux vert quand un moment précis sonne un angélus mou parce que ce n’est pas l’heure et qu’on voit non-pareil. Tous mes désirs s’ameutent et des poissons sordides entourent ma barcasse. Ils voudraient dévorer ce que je ne suis pas.
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