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orlando de rudder
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21 février 2006

Racisme en acte.

Voici que ma soeur est interviwée par l'Huma!!!!! voir sur le site: http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-11-26/2005-11-26-818680 événement « Les ségrégations sont du racisme en actes » Pour la chercheuse au CNRS Véronique de Rudder, les discriminations et ségrégations construisent un ordre social raciste. Optimiste, elle pense que ces faits sont de plus de plus dénoncés. Véronique de Rudder est chercheuse à l’unité de recherche migrations et sociétés du CNRS et coauteur de Pour une approche sociologique du racisme. Qu’entendez-vous par le « racisme au quotidien », qui est une partie du titre du dernier livre auquel vous participez ? Véronique de Rudder. Le racisme au quotidien est souvent quasiment imperceptible et il exprime un certain type de rapports de domination, par lequel la victime, le racisé, est « remise à sa place » - la place qu’on lui concède, qu’on lui accorde ou qu’on lui impose. Cela peut être violent ou extrêmement subtil. Même insidieux. Ce racisme peut être « systémique » quand la « remise à sa place » est pratiquée par l’ensemble des instances sociales, des institutions aux acteurs individuels. Face à ce racisme, le « racisé » a tendance, lui-même, à se demander s’il n’est pas paranoïaque, à se culpabiliser. Les autres s’interrogent : « Est-ce vraiment du racisme ? » Or, rien ne prouve que les Noirs ou les Maghrébins sont « particulièrement » paranoïaques. L’accusation de « paranoïa » est en fait une reconnaissance paradoxale du racisme. Comment le définissez-vous ? Véronique de Rudder. Le racisme commence quand un groupe humain est défini, à la fois, comme différent culturellement et biologiquement. C’est un ordonnancement social, culturel, idéologique, qui se prétend naturel, alors qu’il est fondamentalement social. Le racisme s’exprime dans trois registres. L’idéologie, au sens de la représentation du monde, doctrinale, politique. Le registre des stéréotypes, des attitudes, des représentations, par exemple la sympathie ou l’antipathie « spontanée » que l’on ressent pour tel ou tel groupe. Le registre pratique, enfin, qui va de l’évitement au meurtre. Et les discriminations ? Véronique de Rudder. Elles sont le racisme en acte. Il n’y a pas besoin d’exprimer une hiérarchie entre groupes humains pour discriminer. Les discriminations et ségrégations réalisent concrètement le racisme : elles construisent l’ordre social raciste. Pas « racial », mais « raciste ». Toute discrimination qui s’inscrit dans un ordre de hiérarchisation des groupes en fonction de leur origine est raciste. Lorsqu’il est nécessaire d’être français, pour avoir tel ou tel emploi dans la fonction publique, c’est une discrimination légale. Quand des entreprises pratiquent l’embauche préférentielle des enfants du personnel, elles privent structurellement des Français d’origine étrangère d’être recrutés parce que leurs parents, étrangers, n’y étaient pas employés. Dans bien des cas, aucun membre de ce personnel, aucun syndicaliste ne s’est jamais aperçu que cela constituait une discrimination xénophobe, sinon raciste. Comment cela se combat-il ? Véronique de Rudder. En démontant tous les mécanismes, en refusant de rester prisonnier de situations qui sont le produit de rapports de forces. Il faut dévoiler ce qui paraît naturel et dans l’ordre des choses. Lors des violences urbaines, ce qui m’a frappé, c’est le nombre de gens qui ont pu s’exprimer tout de suite parce que leur analyse était prête. Parce que, depuis des années, nous nous disons que cela va « exploser ». Parce que les connaissances étaient là. Le problème, aujourd’hui, ce sont les relais politiques de cette révolte. Si l’on met un étouffoir avec des effets d’annonces, si on en profite pour instaurer un État de plus en plus policier, c’est qu’on n’a rien compris ou qu’on préfère laisser faire quitte à ce que cela recommence. Même chose si nous, nous nous abritons derrière des sondages discutables et des peines de prison. Mais je ne suis pas aussi désespérée que cela, la dénonciation des discriminations et de la ségrégation prend de l’ampleur, la connaissance des formes indirectes de racisme aussi. Ce sont des faits qu’on ne peut plus continuer de cacher. Et de se cacher. En même temps, ce qui m'ennuie, c'est la peur d'être ou de paraître raciste à partir du moment où l'on constate que, par exemple, tel ou tel groupe sociale se retrouve plus fréquemment que d'autres dans telle ou telel situation. So l'opn dit: Les pauvres ont plus faim que les riches! Ca va.Mais si on rend compte du fait que, par exemple, les pauvres viennent plus souvent du Sud, ça devient tendancieux. Car il est bien possible que les pauvres soient plus facilement voleurs ou délinquants que les riches... Dès lors, on est dans une série de réflexion qui nous mène à être accusés de racisme... IL est évident, pourtant, que si les gars des banlieues étaient heureux, ça irait mieux (hi! hi!) et que la misère et la discrimination ne leur plaisent pas... ET qu'ils se révoltent d'une façon parfois violents... Et que parmi eux il y a aussi des dégueulasses... Et des types bien: Bref, enfoncer des pôprtes ouvertes peut mener à être taxé de racisme!!!!
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