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orlando de rudder
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30 décembre 2005

Roland

RElire la chanson de Roland, même sur internet, est une belle expérience. J'y ai retrouvé, évidemment l'émoi de jadis. LA profondeur de cette oeuvre est inépuisable. Sa tendresse aussi. Car même la mort de l'ennemi, su Satrrazin MArsile nous montre qu'on peut mourir de douleur! Les trois défaillances d'Aude, les pleurs de Charlemagne exprime une intériorité dense d'amour et la grande force des êtres dans leur sensibilité même. ET l'on se demande s'il vaut mieux mourir en combattant que mourir de tristesse... A ceci s'ajoute la pratique habile et quasi-constante du "clou d'or": le sentiment de la nature, au sens d'&vant l'écologie 'heureusement) nous la montre participant aux émotions vives et la gloire des paysages (alt sunt li puis") accompagne l'action ou contraste avec elle: une belle journée pour mourir. LE "clou d'or" court dans toute la littérature. Il est sublime dans LA Faute de l'Abbé Mouret ou Zola fabrique une nature disparate, un paradis dans lequel les fleurs de toutes les saisons poussent ensemble, en même temps... Sans aller jusque là, Turold (? ) le supposé auteur de la Chanson de Roland) place les héros dans leur humanité même: être, vivre, survivre au sein de la matière à laquelle on voudrait en même temps échapper. Roland parle, Roland vit, Roland meurt. Héros et non saint... Il parle et se parle, comme il parle à Durendal, son épée, qu'il va vouloir briser par amour... Et par amour aussi Aude défaillera... Héros et non saint: il me fallait bien ce type là (Sans doute fils adultèrin et non neveu de Charlemagne) comme patron! Pourtant, il me semble moins humain dans l'Orlando furioso du Tasse que dans la Chanson. JE le retrouve, je me retrouve tout de même chez Virginia Woolf... Bref, j'ai pris un plaisir extrême à relire cette merveille. Et je pense à Francisque Michel, l"rudit qui, un jour, en fouillant dans de vieilles paperasses de la Bibliothèque d'Oxford, découvre le manuscrit le plus pur de cette merveille! JE l'imagine commençant à lire et, petit à petit, s'émerveillant, comme je me suis émerveillé, moi aussi, en lisant ce texte sur un écran: au moins une lumière le porte et lui rend hommage, faute de facilité de lecture comme sur le papier! Vivrais-je quelque nostalgie carolingiene? Voici que je pense à Gisèle, la fille de l'Empereur qui transportait ses amants sur son dos afin que son père, pour qui l'inceste constituait un passe-temps comme la chasse ou le jeu d'échecs, ne voie pas leurs traces de pas dans la neige... Mérovingiennes, Caloingiennes, Pippinides, en voilà de rudes gaillardes, supportant les assiduités paternelles, y répondant parfois à coup de poing, est suffisamment costaude pour cheminer dans la neige avec un solide paladin sur l'échine.. Les jeunes ne savent plus rire: il leur faudrait une bonne guerre!
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