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orlando de rudder
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26 décembre 2005

Cette femme...

Le soleil qui sourit voudrait que je sois amoureux. L’amour manigance à tour de bras. Je devrais devenir heureux. Mais je me suis défait des passions trop clinquantes. J’ai continué la journée, comme si de rien n’était. En gros, je l’ai vécue, comme on mange le temps. Il y a une femme, non loin d’ici, qui ressemble aux belles danseuses. Nous subsistons de souvenirs. C’est se nourrir d'antiquités. J’aime contempler cette femme. Certains matins ont une figure de terre. Cette femme va à l'église. Elle n’est pas danseuse. Elle en revient souriante. Elle ne sait pas que le Bon Dieu se masque. Et, de ses lèvres, elle prie. Le mal est son ennemi. Je ne tenterai pas de l’en dissuader. Le mal n’est que du temps. Je ne lui parlerai guère, faute idiome adéquat pour dire des choses et d’autres. Lesquelles ? Eh bien : la nuit. Ou encore, cette lèpre divine de chaque seconde retombant en poussière feuilletée. L’aimer. ? Devenir à mon tour l’immédiate patrie que l'amour appelle et pour l’un, et pour l’autre ? Ce n’est plus ma nouvelle, ni même mon événement. Il fait trop chaud, à se connaître. Le soleil sur le sable fait chuinter la vague avec un grésillement de ruche. Il me faudrait encore des soupirs et des cris! Les yeux de cette femme m’ont vu. Grâce à eux, quelque chose en moi cesse d'étouffer. Nous ne serons point nos pays réciproques. Ni même nos territoires. Mon exil désirerait disparaître. Mais je ne le veux pas.
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