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orlando de rudder
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24 décembre 2005

Jules verne est un coquin

On considère, à tort, Jules Verne comme un auteur pour la jeunesse. LA jeunesse, d'ailleurs, préférerait peut-être ceci, qu'il a écrit durant l'année de la naissance de Rilmbaud et d'Alphonse Allais, sait-on jamais? Voici donc un joli poème de ce vieux Jules: Lamentation d'un poil de cul de femme Il est dur lorsque sur la terre Dans le bonheur on vécu De mourir triste et solitaire Sur les ruines d'un vieux cul. Jadis dans une forêt vierge, Je fus planté sur le versant Qu'un pur filet d'urine asperge, Et parfois un filet de sang. Alors, dans ce taillis sauvage, Les poils poussaient par les sillons ; Et sous leur virginal ombrage Passaient de jolis morpions. Destin fatal! un doigt nubile Un soir par la vint s'égarer, Et de sa phalange mobile Frotter, racler et labourer. Bientôt au doigt le vit succède, Et, dans ses appétits ardents, Appelant la langue a son aide, Il nous déchire a belles dents. J'ai vu s'en aller nos dépouilles Sur le fleuve des passions, Qui prend sa source dans les couilles Et va se perdre dans les cons. Hélas! l'épine est sous la rose, Et la pine sous le plaisir, Bientot au bord des exostoses Des chancres vinrent a fleurir. Les coqs de leur crête inhumaine Se parent dans tous les chemins : Dans le departement de l'Aine Bombardent de jeunes poulains. Mais, quand le passe fort propice, Pourquoi songer a l'avenir ? Et qu'importe la chaude pisse, Quand il reste le souvenir ? N'ai-je pas vu tous les prépuces, Avoir chez nous un libre acces, Alors même qu'ils etaient russes, Surtout quand ils étaient francais! J'ai couvert de mon ombre amie La grenette de l'écolier, Le membre de l'Academie, Et le vit du carabinier ; J'ai vu un vieillard phosphorique Dans un effort trop passager, Charger avec son dard étique, Sans parvenir a décharger. J'ai vu.. mais la motte déserte N'a plus de flux ni de reflux, Et la matrice trop ouverte, Attend vainement le phallus. J'ai perdu, depuis une année, Mes compagnons déjà trop vieux Et mes beaux poils du périnée Sont engloutis dans divers lieux. Aux lèvres des jeunes pucelles, Croissez en paix, poils ingenus, Adieu, mes cousins des aisseles, Adieu, mes frères de l'anus, J'espérais, a l'heure dernière, Me noyer dans l'eau des bidets, Mais j'habite sur un derrière Qu'hélas! on ne lave jamais. Il eut parlé longtemps encore, Lorsqu'un vent vif précipité, Bruyant, mais non pas inodore, Le lanca dans l'éternité. Ainsi tout retourne a la tombe, Tout ce qui vit, tout ce qui fut, Ainsi tout change, ainsi tout tombe, Illusions... et poils du cul. Jules Verne, 1854
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