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orlando de rudder
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21 décembre 2005

Laisse-moi

Laisse-moi. Et ce n’est plus qu'une merveille, le jour de maintenant : une mort perpétuelle. Je ne sais plus je n’ai plus le temps de savoir. J’ai donné du départ et regardé le ciel : ça énerve.Devant moi, deux arbres déments. L’un est un if tordu. L’autre un perchoir à merles. Le tape comme un sourd, comme un âne, un sonneur. Laisse –moi Laisse-moi tranquille. Que veut dire le soleil qui n’a pas de parole ? Il ne tient pas ses promesses ! C’est un fourbe. Il détient, sur sa peau mille égratignures. Il est blessé, je crois. Sa chair se délite en infinis rayons. La chaleur est un trombone poussif. Ma raison saisonnière pue la sueur âcre et aigre. Laisse-moi tranquille. .Ces simples heures qui passent se bouffent l’une l’autre. Comme à saute-moutons, les minutes se chevauchent. Il n’y a rien à dire, je me fous de tout. Je suis le vassal d’un passé enivrant, le féal désolé d’un avenir comme ça. Je serai digne, comme un vieux sol aride. Je n’ai pas soif. Laisse-moi m'évader Laisse-moi partir. Mes yeux et mes oreilles sont frôlés par moments : j’entends. Ca ne m’intéresse pas. Tu n’es qu’une pâle énigme. Rien de trop subtil. J’ai vécu dans la nuit .Et j’ai cru qu’il pleuvait ! Avec toi, j’ai vu simple en pensant avec soin. Ton miroir réfléchiT. Je n’y suis point reflet. Laisse-moi partir Laisse-moi ; l’amour est intervelle entre murmures et cris.La musique ne se passe qu’au milieu du silences. Nos corps ne sont plus la patrie l’un de l’autre. L’arbre là, devant moi n’est pas un if, mais un fût exotique. Sur l’autre, excuse l’erreur, ce ne sont pas des merles mais de sinistres pies. Il n’y a plus d’écorces : on voit des origines, c’est une nudité à nulle autre pareille. Non, je ne t’aime plus. Pourquoi cette question? Toi-même tu ne ma'imes plus: Laisse-moi !
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