4 décembre 2005
Léon Gontran Damas
Cruauté des oublis!!!! En cherchant aute chose (le hasard est malin!) , je tombe sur ce poème de Léon Gontran Damas:
TU ÉTAIS AU BAR
et moi
_ parmi d'autres _
à même la piste enduite
et patinée de steps
de slomps
de slows
de songs
de sons
de blues
Et de la table où un blanc à lunettes
s'ennuyait à lire un journal son journal
je te regardais boire un Canadian Club
Fasciné peut-être
soudain ton regard
affronta le mien
mais de toi ou de moi qui déjà n'étions
qu'un seul beau désir insatisfait
je ne sais plus lequel
vint au-devant de l'Autre
alors que l'orchestre scandait
esclavo soy
je ne sais plus lequel
et ce fut le vertige
Accrochée à tes pas
accrochée à tes yeux
accrochée à ton âme
je me laissai aller
au rythme de ton drame
Et j'en vins à souhaiter en moi-même
que le chemin à parcourir fût aussi long que le temps mis
à nous voir l'un et l'autre
face à face au Carrefour
(...)
Pigments, 1937.
Damas est un grand poète, le tout premier de la "négritude" et il nous a ouvert l'horizon, agrandi le coeur. JE dois avouer que, moi aussi, je l'avais un peu "rangé dans ma mémoire"... Il mérite tellement mieux!!!!
Je n'aima pas el mot "francophonie"... MAis force est de constater que, dès qu'on n'est pas de France, on vous oublie plus vite, à quelques exceptions près!
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