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orlando de rudder
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21 octobre 2005

Polémiques

JE vais souvent sur dixit, pages d'écrivain, revue édition web, groupe de discussions mais aussi endroit où l'on peut, parfois, lire des textes intéressant d'écrivains non encore publiés, et d'autres. Cet été, je me suis révolté conte un texte invraisemblable de complaisance Harlequinesque due à une pro canadienne au style glucosé, sujet à la mode, traitement bien pensant, mais mal pensé. Ca a fait un sacré effet! MAintenant, je n'ose même plus rien dire... même si certains commencent à réagir, sur certain texte qu'on trouve sur ces sites. Et je reçois, bien évidemment, un appel à l'indulgence. N'est-elle pas coupable? JE voulais, pour répondre, citer Jourde (voir ci-dessous).Mais, pendant que j'y suis, je vous livre l'article entier de l'ouvrage que je prépare ppur larousse sur els expressions culinaires (titre provisoisre: les carottes sont cuites)... Jourde, sur la littérture est plus bas, et ce qu'il dit est extrêmement important: on 'na plus le droit de critiquer! Tout film américain qui a coûté cher est forcément bon! Montrer une certaine exigence, cest "mépriser le peuple"! Bref, ça va mal. voici donc l'article entier: Estomac : Rester sur l’estomac, un estomac d’autruche, de fer, avoir l’estomac dans les talons. La Littérature à l’estomac (Julien Gracq) ; La Littérature sans estomac ; (Pierre Jourde). Ce nom vient du latin stomachus (du grec stomatos, « œsophage, estomac; goût; humeur, irritation ». A la fin du XVe.s., il désigne aussi le cœur, en tant que siège des sentiments. En cuisine, l’estomac est fréquemment utilisé dans maintes recettes régionales. Le scotch haggis ou panse de brebis farcie est délicieuse, même s’il est de bon ton de leavilipender. En Alsace, l’un des fleuron de la cuisine juive est le gefelter mawe, estomace de bœuf farci qui se révèle vraiment délicieux. De même, une préparation analogue de Westphalie, le saumagen a de solides qualités organoleptiques. Le « maocho » ardéchois ne déçoit pâs, s’il est bin préparé, comme le ventru au brocciu corse… Une version constantinoise accompagne le couscous local. « Avoir sur l'estomac » c’est ne pas supporter quelque chose. Il arrive, mais peu souvent, qu’il puisse s’agir d’une personne. J'ai votre abbé sur l'estomac Honoré de Balzac, La Duchesse de Langeais, 1834, « Avoir l’estomac dans les talons », c’est avoir grand appétit. : Eh bien, en avant le boulottage, j’ai l’estomac dans les talons. Oscar Métenier, En famille, 1892. Avoir l'estomac bien accroché, c’est pouvoir supporter quelque chose de dégoûtant ou d’atroce : Il y a une évidente fermeté d'âme, un indiscutable « estomac » à rouler sur des tripes humaines Léon Bloy, Journal, 1900 « Avoir un estomac, un estomac d'acier, d'autruche » (voir Autruche) se dit d’un glouton capable d’avaler « n’importe quoi », du moins les mets les plus divers, voire les plus étranges. Ou encore être capable d’ingurgiter de grandes quantités de « boustifailles. Comme les memebres du « Clib des grands estomacs, fondé en 1867 à Paris : De six heures à minuit, dure le premier acte de ce pantagruélique repas pendant lequel on sert aux membres de ce club : potage à la Crécy, précédé de plusieurs crus : de vin amer, suivi de plusieurs verres de madère, turbot sauce aux câpres, filet de boeuf, gigot braisé, poulardes en caisse, langue de veau au jus, sorbets au marasquin, poulets rôtis, crèmes, tourtes et pâtisseries, le tout arrosé de six bouteilles de vieux bourgogne par convive. “ De minuit à six heures du matin dure le second acte, pendant lequel on sert : une ou plusieurs tasses de thé, potage à la tortue, cary indien de six poulets, saumon aux ciboules ; côtelettes de chevreuil au piment, filet de sole au coulis de truffes, artichauts au poivre de Java, sorbets au rhum, gélinottes d’Ecopsse au whisky, puddings au rhum, pâtisserie anglaise fortement épicée, le tout arrosé de trois bouteilles de bourgogne et de trois bouteilles de bordeaux par tête. Enfin, de six heures du matin à midi, troisième et dernier acte de ce gueuleton monstre : on sert une soupe à l’oignon extrêmement poivrée et une foule de pâtisseries non sucrées, arrosées de quatre bouteilles de champagne pour chaque convive. Puis, on passe au café avec un pousse-café composé d’une bouteille entière de cognac, de kirsch ou de rhum.. Alfred Delvau, Les Plaisirs de Paris, 1867. « La faire à l'estomac », c’est agir avec aplomb, voire outrecuidance : Il veut m'avoir à l'estomac Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, 1936. C’est en ce sens que l’a employé Julien Gracq en 1949. Il publia dans la revue Empédocle, un pamphlet intitulé « La littérature à l’estomac ». Il y dénonçait la comédie littéraire : un livre n’est pas, ou pas seulement son texte, mais le bruit qu’il fait. Bien sûr, il y a toujours eu des gens pour parler, parfois d’une façon docte ou pédante, d’un ouvrage qu’ils n’ont pas lu. Mais là n’est pas la question : lu ou non, le livre n’existe que par ce qu’on en dit, que par la publicité qu’on fait autour de lui : … le Français, lui, se classe au contraire par la manière qu’il a de parler littérature, et c’est un sujet sur lequel il ne supporte pas d’être pris de court : certains noms jetés dans la conversation sont censés appeler automatiquement une réaction de sa part, comme si on l’entreprenait sur sa santé ou ses affaires personnelles – il le sent vivement – ils sont de ces sujets sur lesquels il ne peut se faire qu’il n’ait pas son mot à dire. Ainsi se trouve-t-il que la littérature en France s’écrit et se critique sur un fond sonore qui n’est qu’à elle, et qui n’en est sans doute pas entièrement séparable : une rumeur de foule survoltée et instable, et quelque chose comme le murmure enfiévré d’une perpétuelle Bourse aux valeurs. Et en effet – peu importe son volume exact et son nombre — ce public en continuel frottement (il y a toujours eu à Paris des " salons " ou des " quartiers littéraires ") comme un public de Bourse a la particularité bizarre d’être à peu près constamment en " état de foule "): même happement avide des nouvelles fraîches, aussitôt bues partout à la fois comme l’eau par le sable, aussitôt amplifiées en bruits, monnayées en échos, en rumeurs de coulisses… Plus de cinquante ans après, Pierre Jourde, rendant hommage à Gracq, publia La Littérature sans estomac. Il y montra du doigt la tendance suivante, celle de l’acceptation béate de tout texte dont la promotion est habile et, surtout, financièrement solide : L'idée même de polémique suscite une profonde résistance chez beaucoup de gens. Celui qui s'y livre est toujours soupçonné de céder à l'envie. La jalousie serait un peu la maladie professionnelle du critique. Elle constitue en tout cas un argument commode pour éviter de répondre sur le fond à ses jugements, à la manière de ces dictatures toujours prêtes à accuser ceux qui critiquent le régime de complot contre la patrie. Une tyrannie des modes littéraires, pareille à celle qui régit le cinéma, sévit, en effet, et n’autorise guère le désaccord, le goût personnel : On estime en général qu'une critique négative est du temps perdu. Il conviendrait de ne parler que des textes qui en valent la peine. Cette idée, indéfiniment ressassée, tout en donnant bonne conscience, masque souvent deux comportements : soit, tout bonnement, l'ordinaire lâcheté d'un monde intellectuel où l'on préfère éviter les ennuis, où l'on ne prend de risque que si l'on en attend un quelconque bénéfice, où dire du bien peut rapporter beaucoup, et dire du mal, guère ; soit le refus de toute attaque portée à une œuvre littéraire, comme si, quelle que soit sa qualité, elle était à protéger en tant qu'objet culturel ; le fait qu'on ne puisse pas toucher à un livre illustre la pensée gélatineuse contemporaine : tout est sympathique. Le consentement mou se substitue à la passion. Ne parler que des bonnes choses ? Cela ressemble à une attitude noble, généreuse, raisonnable. Mais quelle crédibilité, quelle valeur peut avoir une critique qui se confond avec un dithyrambe universel ? Si tout est positif, plus rien ne l'est. Les opinions se résorbent dans une neutralité grisâtre. Toute passion a ses fureurs. Faut-il parler de littérature en se gardant de la fureur ? Si on l'admet, il faut alors aussi admettre qu'il ne s'agit plus d'amour, mais plutôt de l'affection qu'on porte au souvenir d'une vieille parente. Jourde déclare enfin la nécessité absolue d’esprit critique, de vie, de passion, d’amour, de sentiment tout en proclamant l’urgence de réhabiliter une critique littéraire violente, pamphlétaire : La polémique a disparu à peu près complètement de la vie culturelle française. Au XIXe siècle, on se battait encore pour des questions littéraires. Leconte de Lisle provoquait en duel Anatole France. Robert Caze se faisait tuer par Charles Vignier. On songe à Barbey d'Aurevilly, Bloy, Huysmans. Le pamphlet était un grand genre. Au XXe siècle ? Les surréalistes contre France, Barrès, Rachilde. Les futuristes. Sartre et Céline. Gracq. Jacques Laurent. On bataille un peu sur la question du Nouveau roman. Depuis trente ans, rien, ou presque
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Commentaires
M
"Avoir l’estomac dans les talons" : est-ce avoir grand appétit, ou avoir grand'faim ?<br /> Cela m'est venu sans que j'arrive à faire le distinguo.
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